omment développer l’agrivoltaïsme sans accaparer de terres dédiées à la production agricole ? En installant les panneaux au-dessus des cultures, répond Terrena. C’est ainsi qu’est né le projet VitiVolt, développé en Anjou par le groupe coopératif avec une kyrielle de partenaires financiers (Interloire, la Région des Pays de la Loire), techniques (IFV, ATV 49, Inao, Altarea) et deux de ses filiales : le distributeur LVVD et le Château de la Varière à Brissac.
Sur une parcelle de cette propriété acquise il y a dix ans par Terrena, un équipement de 500 m2 de panneaux photovoltaïques en plusieurs morceaux a été installé avant l’été, couvrant au total 30 % de la surface au sol. Ils seront raccordés début 2026 au réseau. Le domaine a opté pour une parcelle de cabernet franc non-classé en AOC, produisant de l’IGP. Surtout en termes de paysage, elle présente l’avantage d’être située à proximité d’une zone artisanale et pas du château de Brissac…
Les poteaux soutenant les panneaux ont été installés un rang sur deux permettant le passage d’un tracteur vigneron équipé d’un pulvé à voute droite. “La machine à vendanger passe dans les rangs où il n’y a pas de poteau. On a quelques piquetés à faire à la main”, indique David Greillier, le directeur technique du Château. “Le point de vigilance, c’est de faire en sorte que les poteaux soient bien posés dans le rang. Pour cela, il faut que les panneaux soient bien adaptés à la largeur du rang”. Ces panneaux s’orientent automatiquement ou manuellement via son smartphone selon les besoins pratiques.
“C’est un démonstrateur”, résume Bertrand Pinel coordinateur de VitiVolt pour Terrena. “L’objectif sur ce projet de quatre années est de procéder à des mesures sur l’impact des panneaux sur la vigne. Avec l’IFV, on va étudier différentes situations : les coups de gel, les orages de grêle, les excès de chaleur. On verra aussi l’impact sur les maladies cryptogamiques. L’IFV a procédé à de premiers relevés de raisins cette année et réalise des micro-vinif”. Le budget de l’expérimentation est de 400 000 €, dont 165 000 proviennent de subventions (Conseil régional et interprofession).
“On s’inscrit dans un texte européen qui vise à encourager l’autoconsommation collective. Chez Terrena, on encourage ce projet via notre programme Tera (Transition énergétique régionale agricole) pour proposer des solutions, mais aussi développer des compléments de revenus. On l’a mis en œuvre en production avicole ou ovine et désormais en vigne”, précise Jean-Philippe Priarollo, responsable des activités autour de l’énergie chez Terrena. Avec ses 500 m2 de panneaux, le château la Varière produira l’équivalent de 15 % de ses besoins d’électricité annuels au chai.
En parallèle, l’IFV va tester sur cette parcelle réputée gélive des voiles antigel, en étudiant les performances des voiles et des panneaux.



