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Clivant, l’agrivoltaïsme se défend agronomiquement avec une "production équivalente entre vignes irriguées et vignes non irriguées sous panneaux"
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Clivant, l’agrivoltaïsme se défend agronomiquement avec une "production équivalente entre vignes irriguées et vignes non irriguées sous panneaux"

Face à la levée de boucliers de l’AOC Côtes-du-Rhône qui veut s’interdire l’usage de panneaux voltaïques sur ses vignes, le point avec Cécile Magherini, directrice générale de Sun'Agri (groupe Eiffage), qui déploie 41 sites d’agrivoltaïsme en France (à 75 % en viticulture dans les Pyrénées-Orientales et le Vaucluse).
Par Alexandre Abellan Le 27 octobre 2025
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Clivant, l’agrivoltaïsme se défend agronomiquement avec une
'Nous nous interdisons certains projets s’ils ont trop d’impact' sur le paysage rapporte Cécile Magherini. - crédit photo : Sun'Agri
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es Côtes-du-Rhône veulent interdire dans leur cahier des charges les installations photovoltaïques sur leurs vignes : quelle est la réaction de Sun’Agri ?

Cécile Magherini : L’agrivoltaïsme est une innovation technologique qui apporte des solutions de résilience pour des exploitations viticoles confrontées aux effets du changement climatiques. Chez Sun’Agri, nous œuvrons depuis 2009 pour un agrivoltaïsme raisonné, donc non intensif, adapté aux contraintes de chaque territoire. Notre priorité absolue a toujours été la préservation du projet agricole. 

Notre expertise repose sur plus de 15 ans de recherche agronomique menée avec l’Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (INRAE) et soutenue par l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME). Chaque projet est co-construit avec les viticulteurs en fonction de leurs besoins agronomiques, climatiques et de leur environnement local.

Nous partageons la même exigence que les interprofessions viticoles : préserver la qualité des raisins et l’identité des terroirs tout en apportant une réponse concrète aux effets du changement climatique (stress hydrique, brûlures, pertes de rendement, etc.).

 

À priori il y a des initiatives similaires dans le Var, en IGP, en avez-vous connaissance ?

Oui, nous en avons connaissance. L’agrivoltaïsme clive. Ce paradoxe est mesuré dans le sondage Ipsos BVA x Sun'Agri 2025 (réalisé auprès de 1 700 personnes dont 700 exploitants agricoles) : 72 % des agriculteurs estiment que l’agrivoltaïsme divise la profession, mais 64 % estiment aussi que c’est une opportunité pour la profession

Mais 75 % de nos clients sont des viticulteurs. Actuellement, la majorité de nos projets sont sur des parcelles en IGP, où les producteurs cherchent des solutions concrètes pour préserver leurs récoltes et ils essaient la technologie naturellement en premier sur leurs parcelles en IGP.

Nous avons de très bons résultats sur toutes nos installations sur vigne : grâce à nos panneaux mobiles, que nous pilotons en fonction des besoins de la plante, nous améliorons le rendement et a qualité en consommant 50 % d’eau en moins. Nous gagnons jusqu’à 1,5 degré dans la teneur en alcool des vins, ce qui donne des vins correspondant plus aux demandes du marché.

 

Les vignerons et l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) évoquent le principe de précaution face à l’agrivolaïsme, rapportant que les impacts sur la maturation des raisins ne sont pas connus précisément et qu’il existe par contre un effet paysager certain. Qu’en pensez-vous ?

C’est une question légitime, que nous abordons depuis des années avec rigueur scientifique. Nous échangeons régulièrement avec l’INAO. Nos résultats sont publics, positifs et reproductibles. Il y a une certitude : si on partage la lumière entre l’énergie et la plante, si les panneaux sont mobiles et pilotés agronomiquement, les résultats sont positifs et l’accélération du changement climatique renforce ce constat.

Sur chardonnay au sud de Perpignan, nous avons observé jusqu’à +60 % de volume produit, et à Piolenc (Vaucluse), nous avons une production équivalente entre vignes irriguées et vignes non irriguées sous panneaux, démontrant une meilleure résilience face à la sécheresse. Le pilotage dynamique limite les pics de chaleur sous les panneaux (jusqu’à –10 °C au sol lors des canicules).

Ajoutons également que pour la loi APER (relative à l'Accélération de la Production d'Énergies Renouvelables), son décret et arrêté d’application sont entrés en vigueur au printemps, les CDPENAF (Commission Départementale de Protection des Espaces Naturels Agricoles et Forestiers) avec les Chambres d’agriculture contrôlent les projets agricoles et les services rendus.

Concernant l’aspect paysager, c’est un enjeu que nous prenons très au sérieux. Nous travaillons systématiquement avec les collectivités et des paysagistes pour adapter l’intégration visuelle des installations (hauteur, orientation, densité des panneaux) ? Nous nous interdisons certains projets s’ils ont trop d’impact et c’est aussi la volonté de nos Sun’Agriculteurs. Nous croyons profondément qu’il n’y aura pas d’agrivoltaïsme sans acceptation locale : c’est une question de confiance et de dialogue territorial.

 

Quels sont actuellement les chiffres de déploiement de Sun’Agri dans le vignoble ?

Aujourd’hui, nous comptons 41 sites Sun’Agri en France (Viticulture et arboriculture), dont 27 en exploitation et 14 en cours de réalisation, représentant près de 100 agriculteurs partenaires, réunis au sein de la communauté du Club Sun’Agri. La majorité des projets viticoles concernent des parcelles IGP dans des départements fortement touchés par la sécheresse (Pyrénées-Orientales, Vaucluse). Nous avons aussi quelques expérimentations en AOP/AOC, mais pas dans la Vallée du Rhône.

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