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"Le vignoble est une cocotte-minute, tout est mis sous le couvercle. J’ai peur de l’explosion et que l’onde de choc soit terrible."
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Joël Boueilh
"Le vignoble est une cocotte-minute, tout est mis sous le couvercle. J’ai peur de l’explosion et que l’onde de choc soit terrible."

Aider à la restructuration des caves coopératives ? Une "impérieuse nécessité" qui tient de "l’évidence" pour Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs, qui appelle la ministre reconduite à l’Agriculture, Annie Genevard, à avancer vite : "elle n'a pas l’excuse du temps pour reprendre les affaires, elle doit être dans l’action".
Par Alexandre Abellan Le 14 octobre 2025
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« La reconduction demandée par la ministre est un message fort pour les agriculteurs et les vignerons. Mettons nous dare-dare au travail : la crise viticole est monstrueuse » prévient Joël Boueilh. - crédit photo : DR
L

a filière vin retrouve depuis ce 12 octobre une ministre de plein exercice, Annie Genevard.

Joël Boueilh : C’est une bonne chose que la ministre de l’Agriculture ait été reconduite à son poste, parce qu’elle a voulu y être reconduite. Je ressens comme une bonne nouvelle que quelqu’un qui connait les problèmes de l’agriculture en général et de la viticulture en particulier se batte pour garder son maroquin. Elle ne va pas découvrir les dossiers, elle connait ceux en cours. Elle n'a pas l’excuse du temps pour reprendre les affaires, elle doit être dans l’action dès que sera passé le discours de politique générale et que seront élucidés les motions de censure. Et puis feu, mettons-nous au travail, il est urgent d’aller vite.

 

Pour les caves coopératives, une priorité est la mise en œuvre des 10 millions € d’aides à la restructuration qui est suspendue aux conclusions que le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) doit rendre ce 31 octobre…

Effectivement. Et tout me laisse à penser que ces atermoiements ne nous font pas gagner du temps. Initialement, on se disait qu’il faudrait 25 millions €/an. On en n’a eu que 10 millions € que l’on pensait avoir pour la demi-année. En réalité, on arrive à la fin d’année sans avoir commencé à toucher un euro. Je suis enclin à dire qu’il faut d’ores et déjà réfléchir à 2026. La ministre a déjà été sensibilisée sur l’impérieuse nécessité d’avoir une enveloppe pour aider les caves coopératives en difficulté. Après la récolte 2025, l’évidence de l’audit sera d’autant plus criarde. Le CGAER ne va faire que révéler une situation que l’on annonce et voit arriver depuis plusieurs mois. Je rappelle que j’ai alerté le ministre Marc Fesneau sur ce sujet en février 2024, il y a bientôt deux ans.

Nous allons continuer à batailler. La nécessité est plus forte chaque jour qui passe. Rien ne nous aide dans le contexte général. Pour la déconsommation, le contexte politique que nous vivons ne donne aucune envie de prendre du plaisir : on est dans un contexte anxiogène en permanence. Il ne se passe rien pour le milieu viticole qui vend moins, mais il ne se passe rien aussi pour la restauration, les bâtiments…

 

La fragilité des caves coopératives semble de plus en plus menaçante.

C’est évident avec la pression que l’on prend et que l’on sent. Les gens paraissent résignés et abattus. Le vignoble est une cocotte-minute, tout est mis sous le couvercle. J’ai peur de l’explosion et que l’onde de choc soit terrible. Ce sont les alertes que l’on envoie au gouvernement : ne faites pas comme si ça passait crème. En ce moment sur le terrain, c’est une cocotte-minute qui bout à l’intérieur et dont ne sait pas faire sortir normalement la vapeur.

 

On entend de l’impatience sur la réponse de la Commission européenne pour l’accès aux fonds de réserve de crise pour financer l’arrachage définitif français.

La demande a été faite il y a un mois. Depuis, je ne suis pas sûr que les oreilles de Bruxelles se tournent vers la France où le poids du politique est discrédité. Pour retrouver de la confiance et du temps écoute, il faut des gens à la manœuvre. Nous n’avons pas les chiffres des souhaits d’arrachage du sondage FranceAgriMer, qui vient de se terminer, mais on pressent une petite musique sur l’arrachage que l’on n’entendait pas. Il y a un an, la Gascogne représentait 3 % de l’arrachage. Aujourd’hui, il n’y a plus rien à voir. Avec une cinquième petite récolte, les gens sont à genou. Il y a besoin de signaux forts.

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Tous les commentaires (2)
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Albert Le 14 octobre 2025 à 13:34:37
C'est assez insensé voire insupportable ce ton, cette injonction à exiger des aides que réclame la filière ! .. je n'imagine pas une seconde que la filière - et ses responsables (?) - n'ait pas senti, n'ait pas été avertie de ces vents mauvais qu'elle allait traverser ! .. Mais qu'auront décidé de concret tous ses représentants impliqués (donc, investis de quelques pouvoirs) qui soit de nature à avoir modifié ou infléchi la trajectoire à la baisse ? Les données économiques et/ou études diverses ne doivent pas manquer, de même que les avertissements des "experts". La filière aime critiquer le "mille-feuille" administratif, les "fonctionnaires", mais est-ce que la filière aurait le courage, la lucidité, de recenser toutes les structures "pro" qui vivent à ses crochets ? .. et de décider d'en évaluer le retour sur investissement vu le portage financier de ces organismes que la base assumé ?
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Olivier Metzinger Le 14 octobre 2025 à 12:46:40
Quand je lis les articles des responsables professionnels qui s'empilent, peut être n'en serions nous pas à ce stade si vous même n'aviez pas mis 2 à 3 ans à prendre la mesure de la crise. Je peux ressortir les interviews de 2021/2022. Il n'y avait de gros problèmes que dans le Bordelais. Pourtant il ne fallait pas rouler longtemps dans les autres vignobles pour trouver vignes en friches, vignerons en âge de partir à la retraite sans succession, etc... Il ne fallait pas non plus un ordinateur quantique pour se rendre compte qu'une grosse partie des vins étaient vendus à pertes (dans un monde de l'entreprise normal). A n'avoir toujours pas fait son mea-culpa la filière ne s'honore pas, du coup les messages de détresses sont plus difficiles à comprendre pour les fonctionnaires des ministères.
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