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Chez Ayala, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) n’est pas un outil de communication, prévient Hadrien Mouflard, directeur général des champagnes Ayala (groupe Bollinger). Nous visons de réduire de 90 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. C’est un projet qui s’inscrit dans la durée et dans la rentabilité ». Pour mener à bien cet objectif, Ayala a fait le choix de travailler avec Initial Expertise. « Nous avons établi un diagnostic complet de la consommation en énergie du site, précise Stéphane Flandre, fondateur d’Initial Expertise. Nous avons identifié des leviers d’actions simples mais efficaces. Puis nous avons bâti une feuille de route avec Ayala ». L’objectif est de réduire de 70 % la consommation en énergie de la future cuverie, opérationnelle en 2026, par rapport aux hypothèses de départ. Le gaz va être remplacé par l’électricité, avec en complément un renforcement de l’efficacité énergétique de l’ensemble des bâtiments.
Pour illustrer les gestes simples qui ont déjà permis de diminuer la consommation d’énergie, Ayala a installé un programmateur sur sa chaîne de dégorgement. « Il faut six heures pour que le bac à glace atteigne la température de – 27 °C, précise Cédric Roblet, secrétaire général d’Ayala. Jusqu’à présent, nous préparions le bac à glace le vendredi soir pour que l’équipe puisse débuter le lundi matin. Nous avons installé un programmateur qui lance le refroidissement à 1 h du matin dans la nuit du dimanche au lundi ce qui permet d’économiser 48 h de froid. Nous estimons que le gain en énergie sur la chaîne est de 30 % uniquement grâce à cette action ».
Un peu plus loin, la chaîne d’habillage a elle aussi fait l’objet de changements. « Nous avons une déperdition de chaleur importante dans cette pièce, poursuit Cédric Roblet. Notre objectif est de la rendre hermétique pour le confort des salariés et pour la qualité du travail. Nous avons phasé les investissements car ils sont importants. Dans un premier temps, nous avons changé la fenêtre historique de cette pièce, en choisissant une nouvelle baie vitrée anti UV pour un montant de 100 000 € HT. Elle permet un gain d’énergie de 50 %. Puis nous allons installer trois portes sectionnelles dans quelques mois. Le budget de ces portes est de 50 000 € HT en tout ». Pour Hadrien Mouflard, les changements apportés à cet atelier traduisent la stratégie des petits pas prônée par la maison, avec la volonté de s’appuyer sur le concret : « Pour cet atelier, l’idée première aurait pu être d’isoler le bâtiment, ce qui est trop coûteux. Le regard neuf d’Initial Expertise nous a permis d’identifier que l’ouverture d’une porte pour le chargement des camions, la moitié de la journée, engendrait une perte de chaleur importante ».
Le grand défi énergétique d’Ayala va porter sur la conception du nouveau bâtiment qui va accueillir une nouvelle cuverie et des zones de stockage dès la vendange 2026. « Nous allons utiliser l’isolation naturelle de la craie, précise Hadrien Mouflard. Les bouteilles seront stockées à une profondeur de 15 m sous le sol, à une température de 12 à 13 °C sans avoir besoin de refroidissement. La nouvelle cuverie se situera à une profondeur comprise entre 8 et 12 mètres sous le sol ». Une pompe à chaleur sera installée dans la nouvelle cuverie. Elle sera dédiée à la production d’eau chaude et au chauffage des bureaux, en remplacement de la chaudière à gaz.
La stratégie de décarbonation d’Ayala s’inscrit logiquement dans une notion de rentabilité. « Nous ne sommes pas hors sol, rappelle Hadrien Mouflard. Le retour sur investissement, c’est important. Nous sommes tenus de justifier nos investissements ». Ayala mise sur un retour sur investissement de quatre à cinq ans sur ses choix de décarbonation.
La volonté de décarboner s’applique aussi aux achats de matières sèches. Ayala devrait bientôt communiquer sur son partenariat avec un verrier au sujet du lancement d’une bouteille blanche plus durable.
