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« La chaleur et un sol sec freinent l’esca » dans les vignes
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Interview
« La chaleur et un sol sec freinent l’esca » dans les vignes

Chloé Delmas, de l'Inrae de Bordeaux a coordonné une étude des symptômes d’esca sur un vaste réseau de parcelles et sur vingt ans qui révèle l’impact de la température et de l’humidité sur l’expression de cette maladie. La chercheuse nous précise ce qu’il faut en retenir.
Par Ingrid Proust Le 08 octobre 2025
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« La chaleur et un sol sec freinent l’esca » dans les vignes
Chloé Delmas, chercheuse à l’Inrae de Bordeaux montre que les années sèches sont défavorables à l’esca, - crédit photo : DR
L
a Vigne : En quoi votre étude est-elle inédite et quelles connaissances remet-elle en cause ?

Chloé Delmas : Ce travail présente la première analyse à grande échelle et à long terme de l’incidence des symptômes foliaires de l’esca en relation avec le climat. Nous avons utilisé une partie de la base de données issue de l’observatoire national des maladies du bois, en analysant les symptômes d’esca relevés entre 2003 et 2022 dans 493 vignobles et pour 10 cépages.

Notre analyse montre que les années sèches sont défavorables à l’esca, alors qu’elles sont généralement associées à une expression plus forte de la maladie. En fait, les températures élevées et une faible teneur en eau dans le sol limitent l’expression de l’esca durant la saison végétative. Pendant la période de croissance de la vigne et d’expression des symptômes, les températures élevées ont un effet négatif sur l’esca si la réserve hydrique du sol est faible. Cela confirme des résultats que nous avons obtenus il y a quelques années en conditions expérimentales.

Pourquoi les fortes chaleurs limitent-elles l’incidence de l’esca ?

C.D. : Cela pourrait être lié à la production par la vigne de molécules de défense contre la maladie et à une moindre évapotranspiration, qui freinerait le transport de molécules fongiques toxiques jusqu’aux feuilles. Les champignons impliqués dans l’esca sont, du reste, moins actifs pendant les périodes sèches, en raison du manque d’eau dans la plante.

Dans quelle mesure la réserve hydrique du sol influe-t-elle sur la maladie ?

C.D. : Une teneur en eau élevée dans le sol favorise l’évapotranspiration de la plante et fait progresser l’incidence de l’esca. Alors qu’en moyenne, sur l’ensemble des parcelles observées, 1,8 % des pieds expriment des symptômes en année sèche, ce taux passe à 3 % en année humide si l’on considère toutes les autres variables comme constantes. Par ailleurs, une bonne disponibilité en eau dans le sol et des températures douces pendant la dormance de la vigne semblent propices au développement des champignons responsables de la maladie. Et si les températures restent clémentes durant la période de croissance de la vigne ou d’expression des symptômes et que les réserves hydriques du sol sont bonnes, l’incidence de l’esca sera plus forte.

Le réchauffement climatique pourrait-il défavoriser l’esca ?

C.D. : On peut le supposer car l’esca est toujours moins virulent lorsque l’année est sèche, que l’année précédente ait été sèche ou humide. Avec le changement climatique et la survenue plus fréquente de sécheresse et de fortes chaleurs, on peut supposer que le risque d’expression d’esca diminuera.

Ces facteurs climatiques ont-ils autant d’impact sur l’esca que le cépage ou le mode de taille ?

C.D. : Non. Le climat explique les variations d’une année à l’autre. Mais l’incidence de l’esca sur une parcelle donnée tient avant tout à d’autres facteurs comme le cépage, le mode de taille, l’âge ou le microclimat plus ou moins humide de la parcelle. La sensibilité des cépages est très variable. Alors qu’on observe 0,6 % de pieds par an avec des symptômes sur le pinot noir, on en dénombre 6 % sur le sauvignon et 10,6 % sur le trousseau dans l’observatoire des maladies du bois, en moyenne sur la période étudiée. Il est donc préférable d’éviter de planter un cépage sensible à l’esca dans une parcelle humide. Et il faut pratiquer bien sûr une taille respectueuse des flux de sève.

 

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