’usine Verallia de Oiry, dans la Marne, vient de fêter ses cinquante ans. Implantée au cœur du vignoble champenois, la benjamine des usines de Verallia produit 200 millions de bouteilles par an. L’usine tourne sept jours sur sept et 24 heures sur 24 et élabore des bouteilles allant du petit format à des volumes importants comme le Nabuchodonosor (15 litres). Le site de Oiry, qui compte 170 salariés, affiche de fortes ambitions environnementales qui s’inscrivent dans l’engagement du groupe de viser le Net Zéro dès 2040, dix ans plus tôt que prévu. Verallia s’engage ainsi à réduire, d’ici 2040, 90 % de ses émissions de CO2 Scopes 1 et 2* et de compenser les 10 % restantes en prenant l’année 2019 en référence. Cet engagement a été certifié en septembre par la SBTi. La SBTi est une initiative collective qui vise l’accompagnement des entreprises via une méthodologie qui respecte les recommandations faites par le Giec. « Cet engagement s’incarne en France par le lancement il y a dix mois du premier four 100 % électrique de l’usine de Cognac », a illustré Pierre-Henri Desportes, président de Verallia France.
Le site de Oiry mise sur l’économie circulaire, 90 % des bouteilles livrées aux opérateurs champenois étant fabriquées à sur ce site. Autre élément mis en avant par Verallia, cette usine intègre une part élevée de calcin (verre recyclé) qui peut représenter jusque 94 % de la composition des bouteilles. « Ce choix contribue à préserver les ressources naturelles tout en réduisant la consommation d’énergie, souligne Verallia. Une hausse de 10 points de calcin génère une baisse de 5 % des émissions de CO2 et de 2.5 % de la consommation énergétique ».
L’usine s’investit sur la réduction du poids de bouteilles de champagne. En 2024, Verallia a lancé la Champenoise Ecova 2, une bouteille pesant 800 g. L’allègement de 35 g, par rapport aux bouteilles classiques de 835 g, a permis de réduire de 4 % les émissions de CO2 à la fabrication. La réduction du poids de la bouteille est un levier important dans l’objectif Net zéro Carbone de la filière Champagne. La bouteille représente encore 28 % de son bilan Carbone.


Le prochain enjeu énergétique du site va concerner le four. « Un four a une durée de vie de sept ans, précise Franck Blondelle. A l’issue de ces sept ans, soit on le refait, ce qui a été le cas pour notre four en 2023, soit on le détruit. En 2030, le nouveau four devrait avoir une consommation de gaz moins importante que le four actuel qui est alimenté à 90 % par du gaz ».
Autonomie en eau
Un effort est également porté sur la consommation d’eau. Ce site a réduit de plus de 90 % sa consommation en eau entre 2015 et 2019. « Un nouveau cap va être franchi d’ici la fin de l’année 2025, en partenariat avec l’Agence de l’eau, précise Franck Blondelle, directeur de l’usine de Oiry. Notre site va devenir le premier de l’industrie verrière à couvrir 100 % de ses besoins en eau, soit environ 23 000 m3 par an, en récupérant les eaux de pluie ».
* : Le scope 1 regroupe toutes les émissions générées directement par l’entreprise et ses activités : usines, installations, entrepôts, bureaux, flottes de véhicules possédées en propre par l’entreprise. Le scope 2 regroupe toutes les émissions associées aux consommations d’électricité, de chaleur ou de vapeur de l’entreprise dans ses installations ou flottes de véhicules. On parle d’émissions indirectes associées à l’énergie (les émissions de GES se font alors chez le producteur et le distributeur de l’électricité, de la chaleur ou de la vapeur).
Verallia, troisième producteur mondial de bouteilles et de pots alimentaires, est le leader européen de son secteur avec 35 usines, 64 fours et 11 000 salariés implantés dans 12 pays. Cette entreprise compte sept usines en France qui produisent chaque année 3,6 milliards de bouteilles. Son chiffre d’affaires 2024 s’élève à 3.5 milliards d’euros.