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Machinisme
"5 min pour atteler la rogneuse au lieu d'1/2 h !" Les aides à la conduite dans les vignes ne sont pas des gadgets

Des équipements simples et accessibles existent pour alléger le travail sur les machines, encore faut-il oser les adopter.
Par Sarah El Makhzoumi Le 07 octobre 2025
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À Saint-Laurent de la Cabrerisse, dans l’Aude, Baptiste Caballe exploite 50 hectares certifiés HVE et préside le Cellier des Demoiselles. Il a investi dans un triangle d'attelage pour sa rogneuse. - crédit photo : Baptiste Caballe
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tteler une rogneuse, raccorder un cardan ou surveiller un épandeur sont des gestes familiers mais usants. Ils mobilisent force physique, souplesse et concentration, parfois au détriment de la sécurité des chauffeurs. Pourtant, des solutions simples et bon marché existent pour soulager le travail : caméras de recul, barres de guidage, triangles d’attelage, treuils pour cardans, raccords rapides pour les flexibles… Ces équipements, disponibles depuis plusieurs années, restent encore trop peu répandus dans les exploitations viticoles.

« Une caméra arrière basique à 400 ou 500 €, c’est facile à installer, abordable et ça change la vie. On en a tous sur nos voitures, pourquoi pas sur nos tracteurs, nos bennes ou nos épandeurs ? » argumente Pierre-Denis Cault, conseiller agroéquipement à la Chambre d’agriculture du Gard. Au sein d’un groupe Dephy qu’il a coanimé, l’ajout de caméras et de barres de guidage a permis de soulager les cervicales de viticulteurs récemment convertis en agriculture biologique.

Des outils qui soulagent les cervicales

La barre de guidage, est justement l’un des outils les plus prometteurs. « Le modèle Matrix 430 VF, conçu par Teejet avec la chambre, pour la viticulture, se branche sur une simple prise trois plots avec une antenne fixée sur le toit » illustre le conseiller. Pour environ 2 000 € HT, elle enregistre les passages sur une console et permet de reprendre un travail exactement où il a été interrompu. « On peut traiter la nuit, travailler plus efficacement et surtout alléger la charge mentale. C’est une première marche vers l’autoguidage », explique Pierre-Denis Cault.

Encore plus élémentaire mais tout aussi efficace, le triangle d’attelage transforme l’accrochage d’un outil en opération rapide et sans effort. « Avec ça, on accroche les outils sans descendre de la cabine. On gagne un temps fou. Pourtant, on n’en voit quasiment jamais en concession ou sur les salons », regrette le conseiller. Un triangle mâle que l’on accroche au tracteur vaut autour de 150 €, un triangle femelle que l’on fixe aux outils environ 100 €.

Ici, triangle femelle sur la rogneuse et triangle mâle sur le tracteur. Crédit photo : Baptiste Caballe

Ceux qui ont franchi le pas ne reviendront pas en arrière

Son absence dans les exploitations viticoles est surprenante quand on sait à quel point ce dispositif réduit voire supprime les efforts que réclame l’attelage d’un outil et limite le risque de basculement lors de cette opération. « Lors d’une formation au machinisme que nous avons dispensée il y a quelques mois pour des salariées et des viticultrices, aucune ne connaissait ce système, toutes ont été convaincues par sa simplicité » raconte Pierre Denis Cault.

Sur le terrain, ceux qui ont franchi le pas ne reviendraient pas en arrière. À Saint-Laurent de la Cabrerisse, dans l’Aude, Baptiste Caballe exploite 50 hectares certifiés HVE et préside le Cellier des Demoiselles. Depuis 2017, il équipé ses trois tracteurs -un New Holland et deux John Deere- et ses outils de triangles d’attelage. « J’ai commencé par la rogneuse, puis la prétailleuse et l’épampreuse chimique. Une fois que les parties mâles sont montées sur les tracteurs, il suffit de boulonner des femelles sur les outils. C’est costaud et on gagne en sécurité. » Le résultat est concret : « Avant, il fallait une demi-heure pour accrocher la rogneuse sur le relevage avant. Aujourd’hui, en cinq minutes c’est réglé. Le plus long, c’est de passer la commande électrique de l’outil en cabine ! »

"Le triangle c'est le top !"

Baptiste Caballe a aussi investi dans une barre de guidage (2 500 €) et un kit de 4 caméras reliées à un écran (700 €) installée en cabine, « subventionnés par la MSA à hauteur de 50% avec plafond maximum de 3000€, renouvelable tous les 5 ans ». « J’ai mis trois caméras sur mon épandeur Gardell pour surveiller la cuve et chaque côté de la zone d’épandage et une à l’arrière du tracteur. Quand j’épands du compost, je vois tout de suite si un élément bloque la machine » Pour lui, la hiérarchie est claire : « La caméra est pratique, la barre de guidage utile, mais le triangle, c’est vraiment le top. Je ne reviendrais en arrière pour rien au monde. »

Du côté de la prévention, l’intérêt est évident. « Lorsqu’on attelle sans aide, on force sur les bras, souvent à froid, ce qui favorise les troubles musculo-squelettiques », explique Jérôme Verneret, conseiller prévention à la MSA Alpes-Vaucluse. « Le risque de basculement de l’outil existe aussi. Les caméras, elles, évitent les torsions répétées du cou et du dos. Quant aux barres de guidage, elles réduisent la fatigue et améliorent la sécurité, notamment la nuit. » Autant d’arguments qui plaident en faveur d’une adoption plus large « Attention toutefois à ne pas vouloir travailler 24h/ 24 sous prétexte qu’on est mieux équipé », s’amuse le conseiller.

Les petites structures semblent d’ailleurs plus promptes à s’équiper. « Avec vingt tracteurs, le coût cumulé est vite dissuasif. Les petits domaines, eux, achètent au coup par coup et gagnent rapidement en confort. Les entreprises de travaux agricoles investissent aussi car elles utilisent leur matériel toute l’année », observe Pierre-Denis Cault. Mais le principal frein reste culturel : « Beaucoup disent qu’ils n’en ont pas besoin, qu’ils ont toujours fait comme ça. » Le manque de communication joue aussi. « Les concessionnaires n’en font pas la promotion, et même nous, conseillers, nous oublions parfois de les montrer en démonstration », reconnaît-il.

Une offre riche qui ne cesse de s'élargir

Pourtant, l’offre est riche et ne cesse de s’élargir : treuils pour aligner les cardans, pinces hydrauliques pour accoupler et désaccoupler les flexibles sans effort, ou encore boîtiers connectés pour tracer et analyser les interventions. Autant de solutions simples qui allègent la pénibilité, la charge mentale et augmentent la sécurité, tout en renforçant l’attractivité du métier.

Pour Baptiste Caballe, « ces équipements devraient être mieux mis en avant ». Lui est prêt à les faire connaître. « Que les collègues passent nous rendre visite pour se rendre compte de l’utilité de ces accessoires ! » lance-t-il. Avis aux intéressés.

La MSA peut financer vos équipements

Jusqu’à 50 % de vos équipements peuvent être financés par la MSA : caméras, barres de guidage, triangles d’attelage… et bien d’autres. Ne passez pas à côté ! Contactez votre conseiller pour identifier les solutions qui vous feront gagner en confort, sécurité et efficacité.

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