elon nos confrères de l’Indépendant, un groupe de « personnes encagoulées » s’est introduit dans le chai du domaine de La Bosse, à Douzens, dans le Minervois, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre. Le groupe aurait également vidé une ou plusieurs cuves de ce chai. Bien que ce soit une cave particulière, la cible de l’action n’a manifestement pas été prise au hasard puisque appartenant à la maison de négoce girondine Raymond, qui explique sur ses éléments de communication avoir acquis ce domaine en 2016, « une propriété de 100 hectares en agriculture biologique sur un sol argilo-calcaire exposé au pied du Mont Alaric », et régie depuis 2016 par la SCEA Raymond vins. Le site de Douzens ne traite en effet que les raisins issus de la production de la propriété, sans aucune activité de négoce sur place.
Contactée par Vitisphere, la maison-mère Raymond, basée à Saint-Laurent-du-Bois, en Gironde, confirme pour l’heure l’intrusion et l’ouverture de cuves, sans donner plus de détails en attendant une évaluation des dégâts par un responsable girondin qui se rendait sur place ce jour.


Présent sur place pour témoigner des faits pendant le nuit, le photographe de l’Indépendant Claude Boyer a également mis en avant un tag signant une action du CAV (comité d’action viticole, ndlr), avec un signal d’avertissement sur le prix. Car si le lieu n’a pas été choisi au hasard, la période non plus, alors que se profile l’habituelle réunion de vendanges entre représentants de la production et du négoce en Languedoc le 2 octobre, et la réunion de conjoncture pour la production le 9 octobre.
Réputée dans le vignoble languedocien pour faire partie des opérateurs aux politiques très agressives sur les prix d’achat, la maison de négoce Raymond est clairement visée pour ses pratiques à travers cette action. Si le syndicat des négoces languedociens UEVM se refuse pour l’heure à tout commentaire, d’autant que le négoce visé ne fait pas partie de ses adhérents, le président du syndicat des Vignerons de l’Aude Damien Onorre ne cautionne pas ce type d’action, mais n’en est pas étonné, y voyant « la traduction d’une détresse sur le terrain que l’on voit dans tout notre département, chez un opérateur connu pour ses prix d’achats trop bas. On risque d’ailleurs de voir d’autres actions de ce type si les prix restent si bas, alors qu’on se retrouve avec une récolte inférieure à celle de 2021, historiquement basse à cause du gel».
Les confrères de l’Indépendant présents sur place indiquent d’ailleurs que le CAV prévient que « sans geste de la part des négociants, d’autres actions pourraient suivre ».