menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Gens du vin / "Faire de la pédagogie autour du vin. C’est presque une façon de combattre l’alcoolisme"
"Faire de la pédagogie autour du vin. C’est presque une façon de combattre l’alcoolisme"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

François-Régis Gaudry
"Faire de la pédagogie autour du vin. C’est presque une façon de combattre l’alcoolisme"

Comment parler du vin sur les ondes françaises avec la loi Évin ? François-Régis Gaudry, animateur de l’émission "On va déguster" sur France Inter, et Jérôme Gagnez, chroniqueur vin, font le point sur leur vision du service public. Tout en partageant leurs conseils à la filière vin, comme la mise en avant des clairets pour relancer les vins de Bordeaux.
Par Colette Goinère Le 30 septembre 2025
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
François-Régis Gaudry interroge les Bordelais : « est-ce que les instances auraient honte du clairet ? » - crédit photo : ISVV
C

’est un tandem bien rodé qui a séduit le public venu en nombre ce 23 septembre à la Cité du Vin, dans le cadre des Vendanges du savoir de l'Université de Bordeaux. François-Régis Gaudry, voix mesurée, explique qu’il a lancé, en octobre 2017, l’émission de gastronomie dans laquelle le vin a toute sa place baptisée "On va déguster" sur France Inter, chaque dimanche de 11 heures à midi : « nous parlons à 2 millions d’auditeurs régulièrement. Notre responsabilité est de parler du vin avec justesse, équilibre ».  Jérôme Gagnez, voix chaude, verbe haut, chroniqueur dans l’émission, donne sa ligne directrice : « Le vin est pour moi une passion dévorante et je veux transmettre cette passion. Mais je n’ai pas de chapelle. Il y a des domaines dont j’aime beaucoup les vignerons, mais dont je ne parlerai jamais de leur vin parce qu’ils ne me plaisent pas ». C’est dit !

On est le seul pays producteur qui se tire une balle dans le pied

Très vite le sujet de la loi Évin arrive sur le tapis : comment faire ce métier dans le contexte de cette loi adoptée en 1991 ? « Elle a marqué un tournant contre la tabagisme et l’alcoolisme. Elle encadre notre parole sur le vin », indique sobrement François-Régis Gaudry. Jerôme Gagnez lui, met les pieds dans le plat : « 35 ans plus tard, observe-t-on qu’il y ait moins d’alcoolisme en France ? Non. Dès qu’on parle de cette loi, on met en photo un type et un verre de vin. J’aurais tendance à mettre une canette ou un verre de vodka. On est le seul pays producteur qui se tire une balle dans le pied ».

Son compère joue la modération : « Faire de la pédagogie autour du vin, expliquer les hommes et les femmes qui travaillent derrière une bouteille. C’est presque une façon de combattre l’alcoolisme ». Et d’évoquer ses débuts en 2010 sur France Inter : « pendant l’émission, on évitait le bruit des bouchons. On était beaucoup plus précautionneux ». Aujourd’hui, une certaine souplesse s’est instaurée. « L’ARCOM considère que notre approche n’est pas dangereuse car nous abordons le sujet par le biais patrimonial, humain, économique. Et c’est cela aussi notre mission de service public » indique-t-il.

Plaidoyer pour le clairet

Arrive la question du prix du vin. Jérôme Gagnez en profite pour rappeler qu’il y a beaucoup de vins sous valorisés à Bordeaux, voire méconnus. Exemple ? le Clairet. « Un vin axé sur le fruit, la fraicheur, peu de tanin, bourré de qualités. Il coche toutes les cases et correspond aux attentes des consommateurs. Pour des raisons que j’ignore, les instances bordelaises s’abstiennent soigneusement de communiquer sur ce vin. » Sourire complice de François-Régis Gaudry qui interroge : « Est-ce que les instances auraient honte du clairet ? »

Il faut redonner aux bordelais le goût de leurs vins

« Je ne les ai jamais rencontrées. Je note qu’à Bordeaux au resto, il n’y a pas de clairet. On trouve de la bibine à glaçon provençale. Foutez-moi dehors cette bibine ! » lance Jérôme Gagnez. Applaudissements nourris dans l’assistance. A l’évidence, pour sortir de la crise, le chroniqueur vin estime que le clairet fait partie de la solution, tout comme le crémant ou encore ces cépages tel que le sémillon. Et de marteler haut et fort : « Il faut redonner aux bordelais le goût de leurs vins ». 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (4)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Byron Le 30 septembre 2025 à 10:26:01
"Jerôme Gagnez lui, met les pieds dans le plat : « 35 ans plus tard, observe-t-on qu'il y ait moins d'alcoolisme en France ? Non. " Tant qu'on débattra alcool et loi Evin avec des menteurs pareil on s'en sortira pas. Bien sûr que l'alcoolisme a baissé, et il faut s'en féliciter. A quel niveau d'hypocrisie faut-il se situer pour faire comme si l'alcoolisme AU VIN (oui, pas aux spiritueux, au VIN) n'était pas un problème dans notre pays? A quel niveau de déni de la réalité faut-il se situer pour minimiser le rôle de l'action publique dans la baisse de l'alcoolisme en France? On ne sortira jamais ce secteur de l'ornière si on continue à nier les conséquences sociales du produit que nous fabriquons. En effet, on ne peut prétendre à l'accompagnement ou à la pédagogie si on nie le problème de base, qui est que la France est un pays où l'alcool continue à tuer, tous les week ends, des plus jeunes aux plus vieux. Un pays où le vin est autant générateur de joies que de violences. Les fantoches qui osent mobiliser l'argument du cannabis et des drogues dures qui bénéficieraient d'une grande indulgence de la part des pouvoirs publics, alors que ceux-ci sont illégaux... Vous réalisez que le secteur du vin bénéficie d'aides publiques pour produire et vendre un psychotrope? A quel moment vous vous sentez moins aidés que des gamins qui se font courser par les flics en bas des blocs pour vendre leur herbe illégale bienque pas plus dangereuse que le vin? On croit rêver. Filière d'assistés incapables de se remettre en question.
Signaler ce contenu comme inapproprié
MG Le 30 septembre 2025 à 10:00:12
Il y a pas de quoi se réjouir de l'intervention de ces deux chroniqueurs de France Radio ; ils dénigrent les voisins (ici les provençaux) pour se faire applaudir de l'assistance. Bref des petites gens.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Albert Le 30 septembre 2025 à 08:04:10
Les taxes d'accise (conso) appliquées au vin alimentent les caisses de l'Etat. La consommation des drogues de toutes natures échappe à la fiscalité. On comprend (?) l'embarras de l'Etat avec la question de l'alcoolisme.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Max le caviste Le 29 septembre 2025 à 21:09:51
A chaque journal tv si il y a un reportage sur le vin on martèle « l abus d alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération » derrière on parle de douaniers ou policiers qui font une prise de canabis ou cocaines aucun message sanitaire cherchez l erreur les dealers ont des eaux jours devant eux ???
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Aude - Stage S.P.H. - GERARD BERTRAND
Marne - CDI EXTEND CONSULTING - LP RESEARCH
Gironde - CDI Les Grands Chais de France
Paris - Stage JACQUART ET ASSOCIES DISTRIBUTION
Marne - CDI SAS RAYMOND PERE ET FILS
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Gens du vin
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé