erniers coups de sécateur en Provence. Les vendanges se poursuivent en effet dans les secteurs les plus tardifs, notamment ceux des Coteaux-Varois-en-Provence. Elles devraient encore durer une dizaine de jours, les pluies du week-end dernier ayant gêné leur bon déroulement. Ailleurs, elles ont commencé tôt, autour du 11 août, avec une bonne semaine d’avance par rapport aux années précédentes. Pour la région, il s’agit d’une énième une année atypique. « Les vignerons s’attendaient à un millésime ultra-précoce, la météo a déjoué ce pronostic, commente Marjolaine de Renty, consultante viticole à l’ICV Provence. D’abord à cause des deux de fortes chaleurs de la mi-août où le mercure a dépassé les 40°. Ensuite, à cause des pluies à répétition au cours du mois de septembre, qui ont obligé les vignerons à stopper les vendanges pour reprendre les jours suivants. Les maturités ont donc été très hétérogènes, ce qui n’a pas facilité les prises de décisions. Bref, ces vendanges n’ont pas été de tout repos ! Finalement, les caves s’en sont bien sorties. »
« La récolte reste globalement de belle facture, précise de son côté Arnaud Morand, œnologue consultant à l’ICP Provence. Seul bémol, des teneurs en azote assimilable assez faibles, conséquence de ces maturités en dents-de-scie, qu’il a fallu complémenter au moment des vinifications. Autre particularité de ce millésime, un rapport acide malique/tartrique inhabituel, avec davantage d’acide malique par rapport au tartrique. Les équilibres se sont donc joués sur les choix d’acidification, afin de préserver la fraîcheur et la stabilité des vins. Ces réglages n’ont pas été compliqués à gérer en cave. » Du côté des couleurs, « c’est très joli », renchérit Arnaud Morand. « Les premiers jus présentent des teintes franches, en phase avec les attentes du marché. En bouche, les acidités sont agréables avec du volume. »
Au château Maravenne à La Londe-les-Maures (Var), les vendanges ont débuté le 19 août et se sont terminées le 12 septembre. « Il est vrai qu’elles ont duré plus longtemps qu’à l’accoutumée en raison des aléas de la météo, indique Christophe Bernard. Nous avons toutefois peu souffert des conséquences des températures élevées de l’été, car notre vignoble est irrigué. Les vignobles qui n’ont pas accès à l’eau ont davantage été impactés. C’est aussi le cas des plantiers, car leur système racinaire est insuffisamment développé. » Résultat, ce domaine de 30 hectares en appellation Côtes-de-Provence, déclare une bonne récolte. « Les volumes sont très satisfaisants sur les rosés avec une moyenne autour de 50 hl/ha, annonce Christophe Bernard. Sur les blancs en revanche, nous sommes déficitaires par rapport au précédent millésime. C’est l’inconvénient du rolle, le cépage majoritaire sur notre exploitation, dont la production reste aléatoire d’une campagne sur l’autre. Cette année, les sorties de grappes ont été peu importantes. » À date, les vinifications sont quasiment terminées sur les blancs et les rosés. Les rouges étant encore en cours de fermentation.
À l’échelle du vignoble, s’il est encore trop tôt pour avoir une idée précise du niveau de récolte, elle s’annonce équivalente à celle de l’an passé.