n AOC Chinon, le chiffre d’affaires à l’hectare (CA à l'ha) s’établit en moyenne à 19 112 € en 2024. Un chiffre rarement communiqué parmi les appellations, et qui pour Chinon résulte des réponses livrées par 95 entreprises viticoles (sur 162 récoltants) à une vaste enquête menée début 2024 par l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG). « Nos précédentes enquêtes, réalisées en 2014 et 2019, avaient montré une nette hausse du CA à l’ha, qui était passé de 14 467 €/ha il y a 10 ans à 18 332 €/ha en 2019. Depuis 5 ans, le CA affiche une petite progression, mais qui reste insuffisante », commente Jean-Martin Dutour, président de l’ODG Chinon.
« Cette progression ralentie est probablement liée à des baisses de production, à des ventes parfois en recul selon les années, mais les prix de vente de nos vins ont grimpé depuis cinq ans », souligne Rodolphe Raffault, membre du bureau de l’ODG. Si le rendement moyen plafonne à 38 hl/ha entre 2020 et 2024, les réponses collectées par l’enquête de l’ODG montre en effet une montée en gamme, avec en 2024 un sommet à 60 € TTC/col en tarif particuliers en Chinon rouge (contre 38 € en 2019). La part des vins vendus entre 12,50 et 17,50 €/col aux particuliers a progressé de près de 50 % en cinq ans. En Chinon blanc, le prix maximum déclaré est à 33 €/col, contre 23 € en 2019.
L’AOC Chinon commercialise ses vins sur tous les circuits, à la propriété (24 % des volumes selon l’enquête), en Café Hôtel et Restaurant (11 %), en grande distribution (7 %), à l’export (7 %), chez les cavistes (5 %)…11 % des volumes sont livrés en coopérative, 16 % sont vendus au négoce.
Coté vignoble, à Chinon comme ailleurs, le bio a gagné du terrain. 55 % des exploitations ayant répondu à l’enquête sont en Agriculture Biologique (AB), contre 40 % en 2019. « 90 % des vignes de l’AOC sont engagées dans une démarche environnementale », indique l’ODG. Ce verdissement des pratiques, notamment en entretien du sol, s’illustre notamment par une progression du nombre de salariés viticoles, avec 470 ETP au total dans le vignoble, contre 400 en 2019.
Autre évolution, la spécialisation des exploitations se poursuit dans l’AOC, avec 65 % d’entreprises où la vigne est la seule culture. Elles étaient 50 % dans ce cas en 2019, 44 % en 2014. Une progression logique selon Jean-Martin Dutour, le métier de vigneron devenant « de plus en plus complexe et pointu techniquement ».