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On a testé le Mad Max des vignes, le nouveau tracteur spécialisé de John Deere
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Prise en main
On a testé le Mad Max des vignes, le nouveau tracteur spécialisé de John Deere

Stabilité, autoguidage, confort en cabine : le John Deere 5ML promettait beaucoup. On l’a testé sur le terrain pour voir s’il en avait vraiment sous le capot.
Par Sarah El Makhzoumi Le 16 septembre 2025
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On a testé le Mad Max des vignes, le nouveau tracteur spécialisé de John Deere
Ce 5ML paraît trapue sur ses larges appuis et bien protégée, toutes ses parties sensibles étant renforcées par un carénage. - crédit photo : Vincent Chambond - Nova Groupe
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our essayer le dernier venu des tracteurs spécialisés John Deere, direction la Provence, au cœur des vignes du Château Montaurone à Saint-Cannat. Objectif : prendre en main un tracteur John Deere 5ML, un modèle annoncé comme robuste, simple et pensé pour les viticulteurs et les arboriculteurs.

Bérenger Giraud, responsable commercial John Deere pour le Sud-Est, nous accueille avec un large sourire : « Vous allez voir le “Mad Max des vignes”, costaud, avec une forte capacité de traction. » Et tout cela malgré l’absence de pont avant suspendu : la marque mise sur l’empattement long, la cabine rabaissée et une largeur généreuse pour assurer la stabilité. « Vous verrez, plus qu’un tracteur, c’est un vrai blindé des vignes », glisse-t-il. En effet, la bête paraît trapue sur ses larges appuis et bien protégée, toutes ses parties sensibles étant renforcées par un carénage. Pour le reste : la maniabilité, la capacité de traction, etc., on ne demande qu’à vérifier.

"Moins d'électronique, c'est moins de pannes"

Laurent Cadet, tractoriste du domaine, et Guillaume Sorba, chef d’exploitation, sont là également. « On cherchait une machine simple, fiable, et surtout pas hors de prix, explique Guillaume Sorba. On a eu des déceptions chez d’autres marques. Là, on revient à quelque chose de plus manuel. Il y a moins d’électronique. Ainsi, les rapports se passent à la main, en appuyant sur un bouton, avec la transmission semi-PowerShift. Pour moi, moins d’électronique, c’est moins de pannes. »

Le château a acheté un 5130ML, un modèle de 130 chevaux, annoncé à 120 000 € prix public sans option. Prix payé ? « Nous avons négocié », lâche Guillaume Sorba, qui n’en dira pas plus. Depuis quatre mois que Laurent Cadet l’utilise au quotidien, ce tracteur affiche 350 heures au compteur. « Il est super stable. On le ressent même si, ici, le terrain n’est ni compliqué ni pentu. J’ai aussi été surpris par son confort. On est moins secoué que dans les cabines haut perchées », apprécie-t-il. Côté maniabilité, le rayon de braquage de 3,50 m est suffisant malgré un empattement important. « Comme je traite un rang sur trois, je manœuvre sans souci », affirme-t-il, satisfait.

Un autoguidage précis

Depuis quelques jours, son tracteur bénéficie de la fonction AutoPath Rows, un autoguidage rang par rang (voir encadré page suivante) très pratique dans les parcelles en dévers ou pour éviter les souches tordues qui sortent de l’alignement du rang dans les vieilles parcelles.

Le seul hic du tracteur relevé par le chef d’exploitation concerne la prise de force en mode Éco : « Il faut monter le régime moteur trop haut. On dépasse largement les 1 600 tr/min pour atteindre les 540 tr/min. On ne fait pas d’économie de carburant avec ce mode. Pour le reste, RAS. » Prudent, Guillaume Sorba garde également un œil sur la consommation d’AdBlue et sur d’éventuels problèmes qui seraient liés à cet additif.

Place à la prise en main ! Une rogneuse Ero est attelée au relevage avant et un Cultivigne, un outil à dents, à l’arrière. La parcelle choisie ? Un plantier de rolle de 2 ans planté à 2,50 m d’écartement. Les lignes d’autoguidage ayant déjà été tracées, nous allons tester la précision de l’autoguidage, le confort et l’ergonomie du tracteur. La cabine est spacieuse, bien pensée, sans fioritures. Tout est accessible, à l’exception de la molette de relevage, un peu cachée par la commande de la rogneuse. Mais pas de quoi nous empêcher de travailler.

Premier test : la transmission PowrQuad. Le passage des vitesses est fluide : quatre rapports s’enchaînent sans embrayage via des boutons sur le tableau de bord. Le changement de gamme se fait à l’embrayage. Une fois cette prise en main faite, direction le premier rang de vigne. On cale le régime moteur à 1 430 tr/min, on enclenche l’autoguidage via le bouton dédié, on baisse notre Cultivigne et, surtout, on ne touche plus au volant car l’autoguidage se désactive au moindre contact : on laisse faire l’artiste !

Les lignes ayant été préenregistrées, le tracteur suit sa trajectoire avec précision à une vitesse de 5 km/h. Grâce à l’AutoPath Rows, il peut entrer dans un rang dès qu’il se trouve à un angle de 45° ou moins par rapport à la ligne de guidage. Avec l’AutoTrac, cet angle peut atteindre 87degrés.

Il fait le job !

Le sol sablonneux du plantier est parfois irrégulier, mais le tracteur encaisse bien ; le confort est là, même sans pont avant suspendu. À un moment, une roue arrière patine brièvement dans le sable, puis retrouve son adhérence sans problème. Et, côté température, la cabine basse et climatisée protège bien des 37 °C qui règnent à l’extérieur.

Après quelques allers-retours, on sort du dernier rang en douceur, on relève l’outil une fois pour toutes : rien à signaler, nous venons de faire le job, presque les yeux fermés et en résistant à la tentation de reprendre le volant en main lors des quelques à-coups du volant.

« La première fois, j’étais sceptique, j’avais du mal à lâcher le volant, avoue Laurent Cadet. Dorénavant, c’est naturel. J’ai pu essayer les deux types de guidage – AutoTrac et AutoPath Rows – et les deux marchent très bien, le premier dans les parcelles plantées au GPS RTK, le second dans les autres. »

Clément Haux, spécialiste agriculture de précision chez John Deere, nous rejoint : « L’autoguidage est encore peu connu en viticulture. Pourtant, c’est simple et surtout très rentable en gain de temps. En particulier grâce à l’Operations Center qui centralise toutes les informations de travail pour les tracteurs connectés ! »

Ce 5ML semble bien né. Avec ce modèle, John Deere pourrait bien se faire une place dans les vignes en première ligne .

 

John Deere 5ML

Fabriqués à Saltillo, au Mexique, les 5ML existent en trois versions carénées : 105, 120 et 130 ch. Poids : 4,5 tonnes sur la balance, soit une tonne de plus que la moyenne des tracteurs interlignes viticoles. Empattement : 2,30 mètres. Largeur minimale : 1,55 mètre. Cette largeur minimale lui permet de travailler dans des vignes plantées entre 2,20 et 2,50 mètres. Rayon de braquage : 3,50 mètres. Garde au sol : 36 cm. Capacité du relevage arrière : jusqu’à 4,9 tonnes.

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