i la parcelle de vigne idéale n’existe pas, dans le vignoble du Beaujolais le Centre de recherche appliqué créé par la profession, la Sicarex Beaujolais et ses partenaires espèrent lui donner vie. Elle sera adaptée au climat après 2050 et pratiquement neutre en carbone.
« Nous allons concevoir et planter cette parcelle du futur dans le cadre du projet Vitopia 2051, qui fait partie du programme national Vitilience, explique Sophie Penavayre, directrice de la Sicarex. Elle sera plantée au château de l’Eclair, notre domaine dédié à l’expérimentation et la démonstration. » De nombreux leviers y sont déjà testés : matériel végétal, filets pare-grêle, modes de taille... La "parcelle du futur" devra les combiner dans une approche cohérente avec les pratiques des viticulteurs.
A quoi ressemblera-t-elle concrètement ? « Chacun a son idée, sourit Sophie Penavayre. Pour le matériel végétal, on peut travailler avec différentes accessions de gamay et peut-être aussi quelques Variétés d'Intérêt à Fin d'Adaptation (VIFA). On mettra certainement des haies et des arbres intraparcellaires et on va réfléchir aux techniques culturales, à la préparation du sol… Et pourquoi pas essayer la conduite en treille pour que les grappes soient ombragées et que le travail soit moins pénible ? » Un volet numérique/robotique est également prévu, avec une station météo connectée et « peut-être » des robots d’entretien du sol.
Une quarantaine d’acteurs seront invités à participer aux ateliers de co-conception qui doivent démarrer cet hiver : réseau d’expérimentation, représentants de la filière, collectivités territoriales.
La première cuvée "du futur" ne sera pas prête avant la fin du projet Vitopia, mais la Sicarex travaille aussi sur la vinification : « Nous voulons mettre en place un processus sobre en énergie, en eau et en intrants, et développer le réemploi des bouteilles », précise Sophie Penavayre.