menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Bienesis, un parapluie qui fait ses preuves pour protéger les vignes des aléas climatiques
Bienesis, un parapluie qui fait ses preuves pour protéger les vignes des aléas climatiques
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Nouvelle protection
Bienesis, un parapluie qui fait ses preuves pour protéger les vignes des aléas climatiques

Bienesis a conçu une toile qui se déploie au-dessus des vignes pour les protéger de la pluie, du gel, de la grêle, des coups de chaud ou encore du lessivage. Voilà ce que les deux premiers vignerons qui le testent en pensent.
Par Clément L’Hôte Le 08 septembre 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Bienesis, un parapluie qui fait ses preuves pour protéger les vignes des aléas climatiques
Laurent Lignier, vigneron à Morey-Saint-Denis devant la protection Bienesis au-dessus de 150 pieds de pinot noir dans le grand cru Clos de la Roche. - crédit photo :
D

es mâts bruns alignés dans les rangs qui surmontent le feuillage et portent des toiles vertes pliées en éventail, prêtes à se déployer au-dessus des ceps. Ces parapluies géants, à l’essai en Bourgogne, sont « le premier système de protection multi-aléas climatique des vignes », d’après Bienesis, la société qui les a créés. « Ils sont conçus pour protéger la vigne de la pluie, du gel, de la grêle, des brûlures du soleil et du lessivage », résume Nathan Minguet, le directeur général de Bienesis.

Depuis cette année, Jean-Yves Bizot, exploitant à Vosne-Romanée, en Côte-d’Or, dispose de 25 de ces modules qui protègent 150 pieds de pinot noir, en appellation villages. Quant à Laurent Lignier, vigneron à Morey-Saint-Denis, il a expérimenté le dispositif sur 54 pieds de chardonnay en 2024 et renouvelle l’essai sur 150 pieds de pinot noir cette année dans le grand cru Clos de la Roche.

Une question de rentabilité

Ces vignerons, qui cofinancent le dispositif aux côtés de l’entreprise, espèrent ainsi sécuriser leurs rendements alors que ceux-ci deviennent de plus en plus volatils. « Nous avons des attentes fortes pour les millésimes difficiles, comme ceux de 2016, 2021 ou 2024 au cours desquels différents aléas ont largement amputé la récolte. C’est une question de rentabilité. Nous avons besoin de produire pour répondre à la demande des marchés », détaille Jean-Yves Bizot.

Une fois installés, les parapluies, alimentés par des panneaux solaires, s’ouvrent et se ferment à distance. « Deux clics sur le smartphone et c’est fait », assure Jean-Yves Bizot. Une simplicité qu’apprécie également Laurent Lignier. « En juillet, j’ai reçu une alerte “pluie”. J’étais dans le Massif central. J’ai pris mon téléphone. En 20 secondes, les pieds étaient protégés. »

Seul bémol à ce stade de développement : « Il ne faut pas déployer les protections lors d’un gros coup de vent, sinon ils risquent de pivoter sur leur axe et de s’emmêler entre eux », prévient Jean-Yves Bizot. Un problème qui pourrait être réglé avec la prochaine version.

Réduction du mildiou en 2024

Quant à l’efficacité, les premiers résultats sont là. L’an dernier, le système de Bienesis a fait ses preuves face à la forte pression de mildiou chez Laurent Lignier. « Nous l’avons déplié 18 fois au cours de la saison, dont 6 six fois lors de fortes pluies. Cela a largement réduit la pression de mildiou avec, à la clé, une récolte normale pour les chardonnays protégés, d’environ 45 hl/ha contre 24 hl/ha pour le témoin non protégé, se félicite-t-il. On voyait à l’œil nu que les raisins n’étaient pas touchés par le mildiou sous les protections. »

Cette année, en revanche, la pression de mildiou étant faible dans les deux secteurs, les parapluies n’ont rien apporté sur ce terrain-là. Mais ils ont eu un bénéfice inattendu chez Jean-Yves Bizot. « J’ai déployé les bâches en pleine floraison contre la pluie. Et il semble que la partie protégée est moins millerandée que le témoin », note-t-il.

Protection contre les pics de chaleur

Autre résultat favorable : la protection contre les pics de chaleur. Léa Ballorin, conseillère à la chambre d’agriculture de la Côte-d’Or, a pu le constater : « Nous avons mesuré les dégâts de phytotoxicité sur 100 ceps chez Jean-Yves Bizot. Dans la partie non protégée, on a relevé 45 ceps touchés, avec une intensité de 10 à 15 %, contre 37 ceps touchés dans la partie protégée, avec une intensité de moins de 5 %. » Après cette observation, Jean-Yves Bizot imagine que « les modules pourraient aussi servir à protéger les vendangeurs des fortes chaleurs tout en permettant de récolter des raisins plus frais ».

Quant à la protection contre le gel ou la grêle, les conditions favorables de 2024 et 2025 sur les zones d’expérimentation n’ont pas permis de la tester. Et quid du passage des engins avec un dispositif plus haut que le feuillage ? « Je n’ai eu aucun problème avec mon enjambeur, ni avec mon chenillard », soutient Laurent Lignier. Il en est de même pour Jean-Yves Bizot, qui utilise des chenillettes et des chevaux : « Cela n’a perturbé ni les traitements, ni les labours. »

À l’avenir, ces parapluies devraient être encore plus discrets. « En 2026, nous allons essayer un nouveau format où les protections pourront se rétracter dans une base, sous les piquets », annonce Nathan Minguet. Une amélioration qui réglera au passage la question de leur intégration paysagère (voir l’encadré).

Pour nos deux vignerons, le bilan s’avère en tout cas positif. « À terme, il est fort possible que je garde cette solution », confie Jean-Yves Bizot. À condition que le prix soit abordable. Qu’en est-il ? « Il est bien trop tôt pour communiquer sur cette notion », répond Nathan Minguet. Les curieux devront patienter.

Des passants et des confrères intrigués

« Sur les réseaux sociaux, nous avons lu des remarques concernant l’aspect visuel du dispositif, dans un secteur classé à l’Unesco qui plus est, rapporte Laurent Lignier. C’est pourquoi nous attendons beaucoup de la prochaine version, qui sera intégralement rétractable. » Et pour répondre aux questions des passants, les vignerons ont tous deux installé un panneau explicatif devant leur parcelle expérimentale. « Expliquer que l’on passe d’une protection chimique à une protection physique peut devenir un atout dans notre relation au voisinage et aux consommateurs », estime Jean-Yves Bizot.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Paris / Seine-et-Marne / Yvelines ... - CDI chr consulting
Aude - CDI SCEA CHATEAU DE LA NEGLY/SARL SELECT VINS
Gironde - Alternance/Apprentissage FRANCOIS LURTON SA
Côte-d'Or / Aisne - CDI SAS PIERRE YVES COLIN MOREY
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé