Ce qui me plaît dans le rôle de délégué MSA, c’est de rendre la MSA plus accessible », témoigne Anne Jafflin, viticultrice à Nuits-Saint-Georges, en Côte-d’Or, et déléguée MSA depuis 2015. Cette viticultrice s’est présentée en 2010 sur les conseils d’un ami agriculteur lui aussi délégué. « Je ne connaissais la MSA qu’au travers de mes cotisations, reconnaît-elle. J’ai pensé que c’était intéressant de s’investir dans la protection sociale de notre métier. Nous apportons un coup de pouce quand un dossier prend du temps. Dernièrement, une vigneronne m’a sollicitée pour un renseignement au sujet de sa retraite. J’ai appelé le service concerné et cela s’est résolu en deux jours. »
Nathalie Schneider, viticultrice à Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse, est, elle, déléguée depuis 2010. Elle a choisi ce rôle pour représenter la profession et rendre service. « On essaie de relayer les informations sur le terrain, d’accompagner ceux qui ont des difficultés à remplir un dossier, etc., précise-t-elle. On peut expliquer à un collègue en mal de trésorerie qu’il peut négocier un échéancier de paiement. La MSA est à nos côtés quand cela va mal ! »
Nathalie Schneider regrette parfois que la MSA ne soit perçue que comme un organisme collecteur. « Les exploitants ont l’impression de payer beaucoup pour recevoir peu, résume-t-elle. Mais ce n’est pas la réalité ! Quand on prend le temps de discuter, ils se rendent compte qu’il y a la prise en charge des maladies, des retraites et des prestations familiales. »
Cédric Saur, viticulteur à Cabrerolles, dans l’Hérault, est lui délégué depuis 2005. C’est par curiosité qu’il s’est présenté, pour voir comment fonctionnait la protection sociale. Puis il a choisi de s’investir davantage en se portant candidat à la présidence de la caisse du Languedoc, poste qu’il occupe depuis 2015. « C’est un mandat utile et pragmatique », commente-t-il. Du fait de sa fonction, Cédric Saur entre parfois dans l’intimité de familles qui rencontrent des problèmes de succession, d’homophobie, etc.
Actuellement, la caisse qu’il préside réfléchit à la mise en place d’un système de remplacement pour les couples qui suivent un parcours de procréation médicale assistée (PMA), en échangeant avec les travailleurs sociaux et les chambres d’agriculture. Elle travaille également à la création d’un réseau d’assistantes maternelles sur le plateau du Larzac. « Un agriculteur du plateau fait 45 minutes de route pour emmener son enfant à la garderie car il n’y a pas de moyen de garde près de chez lui », justifie-t-il.
Cédric Saur souligne que les conseillers MSA font des permanences dans des endroits très reculés, « où il n’y a plus que nous qui nous y rendons ». Élu au bureau de la caisse nationale depuis un an, Cédric Saur estime travailler 35 h par semaine sur son exploitation et autant pour la MSA. « Mon exploitation en souffre parfois, mais c’est un choix, précise-t-il. Il faudrait que je passe plus de temps au commerce. » Mais son engagement lui procure aussi de belles satisfactions comme lors du récent appel d’un viticulteur qui pleurait de joie à la suite de la résolution d’un problème de retraite !
Les dernières élections qui se sont tenues en mai 2025 ont permis d’élire 12 978 délégués MSA répartis en trois collèges. Le premier, avec 5149 élus, regroupe les exploitants agricoles non employeurs de main-d’œuvre. Le deuxième (5 558 élus) comprend les élus salariés agricoles et le troisième collège (2 244 élus) représente les chefs d’exploitations et d’entreprises agricoles ayant de la main-d’œuvre. Parmi les délégués, 35,35 % sont des femmes.