Anjou-Saumur

27 appellations mettent fin au désherbage chimique total

Les appellations d'Anjou-Saumur accueillent avec satisfaction la modification de leur cahier des charges qui met notamment fin au désherbage chimique total.
Enfin ! Les arrêtés officialisant les nouveaux cahiers des charges des 27 appellations d’Anjou-Saumur viennent d'être publiés. Avec au menu : une mesure forte : la fin du désherbage chimique total sur les 18 000 ha du vignoble en AOC.
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Dans le texte officiel, la phrase explicite la directive : “Un couvert végétal maîtrisé, spontané ou semé, est obligatoire sur l’inter-rang ; en l’absence de ce couvert végétal, l’opérateur réalise un travail du sol afin d’assurer la maîtrise de la végétation spontanée ou justifie de l’utilisation de produits de biocontrôle homologués par les pouvoirs publics en viticulture. En cas d’utilisation d’herbicides de biocontrôle sur une parcelle, l’utilisation d’autres herbicides est interdite”.
Il aura fallu quand même plus de deux ans pour voir aboutir la décision votée par toutes les AOC, une à une, au premier semestre 2017. Désormais, cette mesure rentre dans le contrôle des appellations. “On est très fier. On est le premier vignoble en France à le faire sur tout un territoire”, souligne le président. “On veut avancer sur l’environnement, mais on s’oppose à des décisions arbitraires”, poursuit-il. Les ZNT sont dans le viseur.
“On demande à l’Etat de prendre ses responsabilités. On veut les mêmes règles partout en France. On attend donc le texte national et pas de charte dont on ne connait pas bien la valeur juridique”. Surtout, les vignerons angevins en sont convaincus : il faut renouer le dialogue avec les riverains, “qui sont aussi nos clients”, en expliquant tout simplement que tout pied de vigne a besoin de traitement. Bio ou pas. Et pour passer des paroles aux actes, des rencontres vont être programmées au cours de l’hiver dans quelques communes viticoles d’Anjou pour des moments d’échanges.
“Encore une année inoubliable”, sourit Laurent Ménestreau à l’heure de tirer le bilan de la récolte 2019 en Anjou. Pour la président de la Fédération viticole d’Anjou-Saumur, entre le gel, la coulure, la sécheresse, la vendange aura été “très hétérogène dans le vignoble”. Mais pas d’inquiétude sur le volume global : “On aura ce qu’il faut pour alimenter nos marchés”. D’autant qu’entre les rosés et les bulles, les sorties de chais sont solides (plus de 700 000 hl sur 925 000, en hausse de 7 %). Comme dans les autres appellations de France sur cette couleur, la Fédération angevine nourrit quelques inquiétudes sur les rouges, et un peu sur les liquoreux hauts de gamme. D’un point de vue macro-économique, le vignoble est plutôt serein. “Au sein des certaines entreprises, c’est plus compliqué. On a quand même subi le gel 3 ans sur 4”, indique Laurent Ménestreau