Bon voisinage
Didier Guillaume a-t-il tout dit sur les ZNT et les chartes riverains ?

Après les déclarations sur CNews et à la foire de Châlons en Champagne du ministre de l’Agriculture, indiquant que les Chartes riverains pourraient remplacer les ZNT, un courrier du Premier ministre laisse penser que leur application ne sera pas aussi simple.
La semaine dernière, Didier Guillaume rassurait la planète viticole et agricole concernant l’application des ZNT riverains. Si les chartes d’épandages étaient signées d’ici la fin de l’année, leurs dispositions s’appliqueraient et écarteraient l’application des ZNT, tant redoutées par la production. Mais, le ministre aurait-t-il oublié de préciser certains détails cruciaux ?
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Une lettre du Premier Ministre (que s'est précuré Vitisphere), Edouard Philippe, adressée à un député vient préciser le projet d’arrêté ministériel qui n’a pas encore été diffusé. Datée du 28 août, soit le jour précédent les déclarations de Didier Guillaume sur CNews, la missive explique que le projet de texte rappelle les distances de sécurité à respecter, fixant ainsi les ZNT telles qu’elles ont été présentées en juin dernier. Le texte donne aux chartes la capacité d’ajuster ces distances « en tenant compte d’engagements à utiliser les matériels d’épandage les plus performants ». En clair, l’utilisation de matériels de pulvérisation de pointe permettra de réduire les ZNT via les chartes. Ces dernières ne pourraient ainsi pas se suppléer aux ZNT qui s’appliqueraient très largement.
Le texte laisse la place à l’évolution des chartes. Les distances pourront être ainsi révisées au bénéfice des progrès techniques et « sur avis de l’Anses ». Les chartes d’épandages, résultat d’un travail collectif local, pourraient ainsi ne pouvoir évoluer qu’avec l’aval du national, via l’Anses.
Par ailleurs, les distances de sécurité ne s’appliqueront pas aux produits de biocontrôle, aux produits composés de substances de base ou de substances à faible risque et le traitement des maladies végétales faisant l’objet d’une lutte obligatoire. Les traitements contre la cicadelle de la flavescence dorée ne seraient ainsi pas concernés par les textes.
Edouard Philippe indique que les projets des textes devaient être mis à la consultation du public en septembre.