Fraude

Six mois fermes pour un négociant en vin bordelais

Un négociant de la région bordelaise a été condamné ce 6 juin à six mois de prison ferme pour "tromperie", "falsification" et "utilisation frauduleuse (...) d'une appellation d'origine" portant sur 900 hectolitres de vin.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a qualifié les faits de "graves", a précisé que cette peine était aménageable. Il doit également payer 30.000 euros d'amende, dont 20.000 euros avec sursis. Sa société de négoce à Cadillac (Gironde) a été condamnée a une amende de 150.000 euros, dont 100.000 avec sursis.
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Le parquet avait requis un an de prison contre le négociant Vincent Lataste, déjà condamné en 2016 à 18 mois de prison avec sursis dans une autre affaire, et le même montant d'amendes.
La fraude, qui a eu lieu entre 2014 et 2016, concerne du vin, qui était stocké à Cadillac sous des appellations ou des millésimes qui n'ont pu être justifiés. Des ajouts d'eau ont également été constatés.
"Cette décision me semble excessivement étonnante et assez incompréhensible", a indiqué à la presse son avocat Me Eric Grosselle, qui va conseiller à son client de faire appel. Ce dernier, vivant aux Etats-Unis, était absent à l'audience.
Vincent Lataste "ne se considère pas en infraction. C'était tout simplement un problème d'étiquetage (...) On n'a aucune preuve pour considérer qu'on a vendu du vin sous une appellation qui n'est pas la bonne ou s'il y a eu des mélanges, ce qui est insinué", a-t-il poursuivi.
Quant à l'eau retrouvée dans des bouteilles, "il y en avait très peu et c'était les premières (...) C'était un problème de rinçage" lors de l'embouteillage, a expliqué Me Grosselle, précisant que cette entreprise, en difficulté financière, "arrivait tout juste à l'équilibre".
M. Lataste et sa société ont également été condamnés à verser aux parties civiles de 1.000 à 8.000 euros de dommages et intérêts. Pour l'avocat de la Confédération paysanne de Gironde, Frédéric Georges "c'est une décision logique qui montre que la tolérance, qui a existé, est terminée avec ce type de pratiques frauduleuses qui consiste à dénaturer des vins".
Déjà condamné
En novembre 2016, M. Lataste avait déjà été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende pour avoir servi d'intermédiaire dans une vaste fraude au "vin de lune", un mélange illégal de vins transporté habituellement de nuit.