Sols viticoles du Beaujolais

"L'extraction du cuivre par les plantes est une réalité"

Dans le vignoble, la maison Jean Loron teste depuis 2017 des semis de plantes phytoextractrices de métaux lourds sur des parcelles arrachées. En voici le résultats des essais 2018.
En 2018, Rémi Vincent, responsable du vignoble de la Maison Jean Loron, a expérimenté l'implantation de plantes phytoextractrices sur 3 parcelles nues, situées à Romanèche-Thorins et à Fleurie. Sur deux d'entre elles, les plantes semées se sont bien développées et ont pu être prélevées pour analyse par fluorescence X après séchage.
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La quantité de métaux lourds présente dans les parties aériennes de celles qui ont poussé sur la première parcelle correspond à une quantité moyenne extraite de 4,2 kg /ha de cuivre. Pour la seconde parcelle, les quantités mesurées atteignent une moyenne de 4,2 kg/ha de cuivre. Les plantes ont aussi permis d'extraire d'autres métaux lourds comme le chrome.
Des résultats positifs donc, mais en-deça du plein potentiel des plantes, capables d'absorber le double du cuivre, soit 8 kg/ka attendus. La baisse correspondante du stock de cuivre mesurés au départ dans les sols (prélevés à 30 cm de profondeur) a été estimée à -10 % sur un an, au lieu de -20 à 30 % espérés.
«Le potentiel hyperaccumulateur de ces plantes fonctionne, c'est une certitude. Il reste encore à connaitre les réglages, comment optimiser l'idée», commente Rémi Vincent.
Celui-ci a décidé de poursuivre l'expérimentation en 2019 sur une nouvelle parcelle de 1,5 ha (voir photo ci-dessous). Cette fois, un semis en février a été effectué en association avec de l'orge en vue d'améliorer la tenue du sol, de limiter le développement des autres adventices et d'amener de la matière organique. « Je le faucherai avant épiaison, au printemps, pour redonner de la lumière aux plantes. La levée a été rapide et pour le moment, j'ai un bon développement, indique t-il, satisfait. Associée à l'orge, les plantes phytoextractrices peuvent être vraiment intéressantes ».