Vins de Bordeaux
La fraude aux 4 200 hectolitres devient judiciaire

Alors que les douanes étaient sur le point de boucler leur enquête, la Confédération Paysanne force le passage, pour qu’une procédure pénale soit immédiatement ouverte.
Ce 18 décembre, la clôture de l’assemblée générale du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) a été ponctuée par un échange entre la vigneronne Claire Laval, porte-parole de la Confédération Paysanne, et le négociant Allan Sichel, président du CIVB. « Pourquoi l’affaire de fraude de 4 200 hectolitres de vins languedociens transformés en appellations bordelaises est-elle toujours dans les limbes ? » a questionné la syndicaliste, mettant en cause l’inaction du CIVB face aux révélations de Vitisphere. « J’affirme très clairement que le CIVB combat sans hésitation, sans complaisance et avec beaucoup de détermination tout ce qui porte atteinte à l’image et à la réputation des vins de Bordeaux. Il n’y a jamais d’exception » lui a répondu le négociant, soulignant ne pas avoir davantage d’information que celles parues dans la presse pour alimenter une plainte avérée.
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Ne souhaitant pas attendre, la Confédération Paysanne bouscule l’ordre de la procédure en « déposant plainte auprès du Procureur de la République de Bordeaux », comme l’annonce un communiqué. Qui ajoute à l’adresse de « ceux qui envisageraient de se porter partie civile dès qu'une procédure judiciaire serait ouverte », que le syndicat « invite les appellations de Bordeaux et leurs vignerons, à rejoindre cette plainte pour défendre les intérêts de la viticulture bordelaise honnête… »
Présent lors de l’Assemblée générale, Laurent Vénot, le directeur régional des Douanes, a tenté d’expliquer, avec non moins de conditionnel, les lourdeurs de la procédure en cours : « Pendant toute la durée de l’instruction de la citation, l’enquête est couverte par le secret. Il faut comprendre que les choses ne seraient pas portées immédiatement sur la place publique. » Ajoutant que « si les faits dont il a été question sont avérés, ils sont d’une très grande gravité. Ils donneraient lieu à une enquête judiciaire, soit par le biais d’une information judiciaire, soit par le biais d’une citation directe. » Une façon discrète de confirmer que l’enquête des douanes touche à sa fin, pour être prochainement déposée au Parquet.