Gard

Un nouveau syndicat viticole pour des actions musclées

Un nouveau syndicat viticole voit le jour dans le Gard. Son objectif affiché : engager un bras de fer avec la grande distribution pour faire baisser les importations de vins espagnols.
La tension monte dans le landernau viticole en Languedoc. Preuve en est la création du syndicat des vignerons gardois, déterminé à hausser le ton pour défendre ses adhérents. « Nous sommes dans une situation très difficile. Un tiers de la récolte 2016 n’est toujours pas vendu, les retiraisons accusent 3 à 4 mois de retard. Certaines caves coopératives ont des problèmes de trésorerie et font des ouvertures de crédit pour payer les acomptes, d’autres ont réduit le montant des acomptes. Ce sont les prémices d’une nouvelle crise », expose Xavier Fabre, vigneron à Domazan, à l’initiative de la création de ce syndicat.
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Pour le vigneron gardois, la responsabilité de cette mévente revient à la grande distribution française, qui importe massivement à bas prix des vins espagnols qui prennent la place des vins français. « La grande-distribution joue délibérément le jeu des vins espagnols. Elle nous demande à nous, vignerons français, des cahiers des charges de plus en plus contraignants, et n’a visiblement pas les mêmes exigences de traçabilité pour les vins qu’elle importe d’Espagne. Sans compter le manque de clarté dans l’affichage de l’origine de ces vins dans les linéaires, qui induit le consommateur en erreur ».
Toutes ces récriminations, le syndicat entend bien les clamer haut et fort et organiser des actions musclées pour se faire entendre. « Avec la grande distribution, il n’y a que le bras de fer qui fonctionne. C’est notre seul moyen d’action face à des acteurs qui occupent une position dominante », poursuit le vigneron. L’objectif est clair : « Il faut arriver à un changement de politique. Tant que les caves sont pleines, le négoce et la GD doivent acheter des vins français. Nous allons nous mobiliser et mettre la pression pour arriver à nos fins ». Sur le terrain, l’appel semble avoir été entendu. Lors de la première réunion de secteur mardi soir à Bourdic, 100 viticulteurs étaient présents. Le futur syndicat a recueilli ses premières adhésions.