S’il un point positif pour la filière vin pendant ce confinement, au-delà de l’avantage de travailler en plein air pour les vignerons, c’est bien le calme relatif qui s’est installé depuis un mois dans les bureaux. Plus d’appels incessants de fournisseurs ou de clients pour perturber le cours des réflexions. Avec la réduction de l’activité, les sollicitations se calment et favorisent, entre deux urgences de gestion du personnel ou des transporteurs, l’étude de dossiers reportés sans cesse. Caves coopératives, fournisseurs, négociants, prestataires et vignerons peuvent ainsi se pencher sur une boîte noire souvent victime de la procrastination : le développement durable. Qu’il s’agisse de se lancer dans une démarche vertueuse ou de renforcer des actions existantes, cette voie n’est plus facultative. La crise sanitaire du coronavirus n’efface pas le besoin de verdissement de la filière vin. Au contraire, le covid-19 accentue la nécessité de proposer de nouveaux modèles résilients. Mais à l’heure des réflexions préalables sur de nouveaux engagements, et donc investissements, il ne faut pas se leurrer : le développement durable ne doit pas être pris comme une stratégie de valorisation, il s’agir de maintien de l’accès aux marchés. Un label vert ne permettra plus, à terme, d’avancer un argument distinctif. La multiplication des certifications HVE (Haute Valeur Environnementale) en 2019 et la popularisation des réflexions RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) en 2020 témoignent de la mise en place de cette nouvelle norme. Le travail du sol redevenant par exemple le mètre étalon viticole, ce n’est plus un atout compétitif (à moins de recourir aux chevaux et moutons).
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