remier château de l’appellation Moulis en surface (125 hectares de vignes), le château Chasse-Spleen ne sera ni la première, ni la dernière victime de l’escroquerie au président. Une arnaque qui correspond toujours au même mode opératoire : « le fraudeur contacte le service comptable d’une entreprise cible, en se faisant passer pour le président de la société mère ou du groupe. Le contact se fait par courriel ou par téléphone, via le standard. Après quelques échanges destinés à instaurer la confiance, le fraudeur demande que soit réalisé un virement international non planifié, au caractère urgent et confidentiel » explique la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes.
Révélée par le Sud-Ouest, l’arnaque subie par le château Chasse-Spleen repose sur l’usurpation d’identité de son directeur général, Jean-Pierre Foubet, dans un mail envoyé à la comptable de la propriété qui reçoit ensuite une demande d’une personne se faisant passer pour un avocat du cabinet KPMG afin de virer 174 000 euros vers une banque hongroise. Une opération validée immédiatement après par un mail usurpant l’identité du directeur de Chasse-Spleen. Renouvelée trois fois, cette arnaque a soutiré 500 000 € à l’ancien cru bourgeois exceptionnel.
L’enquête a permis de remonter à un exécutant de la fraude : Kevyn Yaucat Guendi, qui a été condamné à un an de prison et des amendes de 90 000 € pour la SAS Ideal (holding de Chasse-Spleen) et 84 000 € pour Chasse-Spleen par la quatrième chambre du tribunal judiciaire de Bordeaux.