La transformation est à l’œuvre
C’est une plongée vertigineuse qui se chiffre à 1 milliard d’euros. Le recul des exportations de vin français est saisissant. Les causes sont connues, multiples, maintes fois analysées : Covid, taxe Trump, Brexit… et structuration de l’offre. Cette crise est prévue pour durer, mais elle peut être atténuée. Atténuée par un soutien de l’État et de l’Europe, qui s’est mis en place en 2020 et qui sera sans doute l’objet de débats en 2021. Atténuée aussi par les actions des entreprises. Par exemple, en faisant preuve d’adaptation aux nouveaux contextes réglementaires et aux tendances de consommation (c’est une des idées clés délivrées lors du dernier Webinaire "La Météo des marchés du vin" réalisé par Vitisphere en partenariat avec Business France). La transformation est à l’œuvre et c’est le moment de s’interroger sur les nouvelles tendances de consommation. Nombreux sont ceux qui prévoient un succès de la canette (qui est déjà une réalité sur certains marchés) ou encore des seltzers (qui frémit en France). Les effervescents et les rosés sont toujours sur une tendance croissante. La valeur « solidarité » est une valeur montante de la communication. En témoigne la publicité récente de Burger King, qui offre des filets de pomme de terre à ses clients pour soutenir une production française en grande difficulté. La filière vin s’est encore peu approprié cette valeur, qui est pourtant intrinsèque à sa culture (et dont nous parlions ici). S’il reste encore beaucoup à explorer, cela ne veut pas dire que la filière est immobile. Elle est extrêmement dynamique dans l’évolution de ses pratiques environnementales, une attente forte des marchés et de la société. Il est vrai que l’on ne peut chasser plusieurs lièvres à la fois. Attention tout de même à ne pas laisser passer des opportunités pour lesquelles le vignoble français pourrait aisément s’affirmer comme leader.