Plaimont
Coup de gueule contre un viticulteur négligent face à la flavescence dorée

Un viticulteur n’a pas arraché une dizaine de pieds de vigne atteints de la flavescence dorée en 2018. Aujourd’hui, toute sa parcelle est infectée. Son voisin paye aussi pour son laisser aller.
« Un viticulteur malheureux va devoir arracher toute une parcelle plantée en 2015 à cause de son voisin négligent » s’emporte Joël Boueilh, le président de la cave coopérative de Plaimont dans le Gers.
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Les faits remontent à novembre, quand des prospecteurs de la Fédération Départementale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FDGDON) du Gers ont trouvé une parcelle contaminée à plus de 20% par la flavescence dorée dans une commune de la zone de production d’armagnac.
« En regagnant le bord de la route à la fin de leurs marquages, ils ont découvert que la parcelle d’à côté était complètement infestée, décrit Joël Boueilh. « Ils y ont pénétré et ont aperçu des pieds marqués en 2018 et non arrachés ». Avant que le propriétaire ne les chasse, les prospecteurs ont eu le temps d’estimer la contamination de cette parcelle à 30 % au moins.
De retour au bureau, ils ont transmis le dossier à la Draaf et repris leur historique. « En 2018, seuls 10 pieds étaient malades. Le problème aurait été vite réglé si le viticulteur s’en était occupé avant le mois de mars suivant. Aujourd’hui, il va devoir arracher toute sa parcelle. Cette triste affaire a au moins le mérite de rappeler à tout le monde que la flavescence dorée ne doit pas se prendre à la légère. C’est une vraie bombe à retardement ».
Joël Boueilh ajoute que ce viticulteur n’avait pas souhaité cotiser pour faire partie du plan de prospection collective piloté par la FDGDON. « Il s’était engagé à faire lui-même le travail. Il ne l’a pas fait et en fait payer le prix fort à son voisin » tempête le président de Plaimont.
Les deux viticulteurs devraient pouvoir bénéficier du Fonds de Mutualisation des risques Sanitaires et Environnementaux (FMSE), auquel tous les agriculteurs contribuent via la Mutualité Sociale Agricole (MSA), pour arracher et replanter ces parcelles. « Cela a du sens pour la victime. En revanche je ne trouve pas normal qu’on donne une prime à quelqu’un qui n’a pas fait le nécessaire pour protéger son vignoble » reprend Joël Boueilh, qui milite pour que cette enveloppe soit davantage destinée à des actions de prévention et non à du curatif.