Ambiance Covid
L'ambassadeur chinois menace de boycotter les vins australiens

Alors que l'Australie se joint aux États-Unis et à l'Allemagne pour demander une enquête indépendante sur l'origine et la propagation du coronavirus en Chine, l'ambassadeur de Chine en Australie a prévenu qu'une telle enquête pourrait déclencher un boycott des produits australiens, dont le vin, par les consommateurs chinois.
Ces remarques brutales de la part de l'ambassadeur chinois Cheng Jingye font suite à la pression exercée par le gouvernement Morrison la semaine dernière pour lancer une enquête indépendante sur les origines de la pandémie du coronavirus.
A LIRE AUSSI
Cheng Jingye a déclaré qu'une enquête indépendante pourrait entraîner des répercussions économiques pour l'Australie, notamment un boycott des vins et du tourisme australiens.
« Avoir recours à la suspicion, à la récrimination ou à la division à un moment aussi critique ne saurait que mettre en péril les efforts mondiaux de lutte contre cette pandémie », a-t-il déclaré à l'Australian Financial Review.
« C'est au peuple de décider. Peut-être que le public se demandera « Pourquoi devrions-nous boire du vin australien ? Ou manger du bœuf australien ? », a-t-il affirmé, alimentant les craintes que ses propos pourraient mettre à mal les importations de vin australien en Chine, si le gouvernement Morrison poursuit ce que M. Cheng appelle une voie « dangereuse ».
La Chine représente actuellement le marché le plus intéressant et le plus lucratif pour les vins australiens. Au cours des 12 derniers mois se terminant au 31 mars, l'Australie a exporté des vins d’une valeur de 1,2 milliard de dollars australiens (723 M€) vers la Chine, y compris Hong Kong et Macao, selon les chiffres publiés par l'organisme professionnel Wine Australia.
Si la tension devait s’intensifier, le marché du vin australien en Chine pourrait être mis en danger, sachant que l’Australie a détrôné la France l'année dernière pour devenir le premier pays fournisseur de vin dans ce pays.
On estime que le nouveau coronavirus est né en Chine, mais l'ambassadeur chinois a fait valoir le fait que son apparition en Chine ne signifie pas pour autant que « l’origine du virus soit chinoise », a-t-il rétorqué, ajoutant que c’était aux scientifiques d’en rechercher l'origine et non aux politiques.
Les diplomates chinois adoptent un ton plus agressif face aux accusations selon lesquelles on a perdu du temps précieux dans la lutte mondiale contre la propagation du virus à cause des dissimulations en Chine.
Avant l’Australie, les États-Unis, l'Allemagne et la France ont également demandé une enquête indépendante sur la manière dont la Chine a géré l’épidémie.
La dernière prise de bec politique notable entre les deux pays a entraîné des retards dans les expéditions de vin du géant australien Treasury Wine Estates en 2018.