Exode citadin
Alors que la planète va peu à peu se déconfiner, chacun cherche à anticiper ce que sera l’après Covid. Une idée clé émerge : celle de l’avènement du numérique dans nos vies, de manière encore plus prépondérante qu’avant la crise. Les habitudes d’achat, d’informations, d’échanges ne seront plus les mêmes, le numérique prenant encore plus de place dans nos modes de vie, nos façons de travailler (Vitisphere le vit pleinement en lançant, en partenariat avec Business France, une série de 12 webinaires dès la semaine prochaine). Ce qui pouvait faire peur avant ne se pose plus en ces termes, à tel point que le traçage des personnes est devenu acceptable pour une part de la population sans commune mesure avec ce qu’elle était avant. Le recours aux robots est vu comme une solution bienvenue pour protéger notre santé. Cet avènement du numérique aura aussi une conséquence nouvelle sur notre rapport au territoire. Auparavant, il y avait une impérieuse nécessité à ce que la majeure partie de la population vive de manière ramassée dans un nombre réduit de ville. Le numérique remet en question cela, ce qui s’est concrètement traduit pas un exode des villes vers les zones rurales durant le confinement. Un exode citadin qui l’eût cru ? L’expérience montre qu’une part non négligeable de l’activité de services peut être réalisée à la campagne, dans un cadre bien plus agréable que celui de la ville. La distanciation n’est pas seulement sanitaire, elle s’est révélée territoriale. Elle devrait se poursuivre dans l’après Covid. Et cela pose un certain nombre de défis pour la gestion de l’espace rural. Notamment, celle de la cohabitation entre l’activité agricole et l’activité de service. Déjà, le confinement montre combien la question des épandages en zone de voisinage continue d’être brûlante. Le sujet devrait ainsi s’exacerber, les attentes sur les modes culturaux devraient être encore plus prégnantes. Mais, des aspects plus positifs en découleront. La demande de vente directe devrait décupler, de même que celle en besoin de service tels que les écoles, la poste, l’administration, la présence de lieu de vie comme des cafés ou les commerces. Et bien sûr la qualité du réseau de transports et des télécommunications, notamment internet, devra suivre. De quoi donner un coup de frein à la désertification des zones rurales et toutes ses conséquences économiques et socilaes. Bien sûr, cette analyse vaut sur un temps long. Et avant sa concrétisation, le monde rural devra affronter un des plus graves chocs économiques de l’histoire. Mais cette perspective offre cependant un espoir pour le dynamisme du monde rural.