Plantations
Le SGV se dit prêt à bloquer l’extension de l’aire de Champagne

Alors que le texte de l’OCM vitivinicole va être soumis au nouveau parlement, le Syndicat général des vignerons de la Champagne met la pression pour graver dans le marbre le système de régulation des plantations actuels.
Depuis le début de l’année, le Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV) travaille à se garantir un avenir : celui de pérenniser jusqu’en 2050 le système de régulation des plantations de vigne. Le texte de projet d’OCM laissé par la précédente mandature européenne va en ce sens. Mais, avec le renouvellement de la Commission européenne et du Parlement, les lignes sont fragiles, rien n’est encore figé dans le marbre. Par ailleurs, le soutien du gouvernement français, la collaboration entre les Etats Membres ainsi que la mobilisation des organisations européennes de producteurs n’ont rien à voir avec ceux de 2010/2013 qui avaient présidé au sauvetage du principe de régulation de la production viticole dans l’OCM de 2013.
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Dans ce contexte, le Syndicat champenois donne de la voix. N’hésitant pas à brandir un argument de choc. « Nous bloquerons le processus d’extension de l’aire de champagne si nous n’avons pas de lisibilité sur la pérennité d’un système de droit de plantation » a martelé Maxime Toubart, président du SGV. La décision aurait pour conséquence de contrarier les projets de nombreux investisseurs portant sur des milliards d'euros.Cette décision s'appliquerait dès 2024, année durant laquelle la nouvelle aire champenoise sera dévoilée. Or, si en 2030, les plantations de vigne sont dérégulées, la Champagne pourrait connaitre des plantations massives dans son aire agrandie. De quoi déstabiliser son économie qui fonctionne sur une gestion de la rareté finement dosée. 2024 sera également celle de la remise d’un rapport de la Commission européenne qui traitera notamment de l’efficience du système de plantation. Et pour Pascal Bobillier-Monnot, directeur du SGV, il ne fait aucun doute que le système sera remis en cause. « La Commission s’appuiera sur les cas où le potentiel d’accroissement du vignoble est insuffisant pour répondre à la demande du marché ». Notamment, le cas du Prosecco. L’appellation italienne se trouve en effet trop à l’étroit dans les 1% d’accroissement annuel défini par la règlementation européenne. Reste que ce taux pourrait être négocié pour donner davantage de leste…