Homologations
La filière machinisme anticipe une envolée des prix à la vente

Le machinisme français dénonce l’engorgement et le coût représenté par de nouvelles prescriptions obligeant à une ré homologation. Les clients finaux risquent d’en payer le prix.
Il y a le problème du délai, des prix et de la concurrence. Selon la filière française du machinisme, représentée par Axema (constructeurs) et le Sédima (distribution), ce sont les conséquences qui pourraient survenir du fait de l’application tardive de l’arrêté ministériel du 19 décembre 2016. Celui-ci redéfinit les dispositions applicables aux réceptions nationales. L’article 14 précise que « les nouvelles réceptions sont obligatoires pour les nouveaux types de véhicules (nouvelles gammes) à compter du 1er janvier 2019 et pour tous les véhicules neufs à compter du 1er janvier 2020 ». Mais le format type de l’administration n’est disponible que depuis janvier 2019. Concessionnaires, constructeurs et artisans ruraux affirment ne pas être en mesure de respecter les délais pour réhomologuer tous leurs matériels neufs d’ici au premier janvier 2020. Ils demandent un délai.
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Pour la filière du machinisme, le coût de cette nouvelle homologation est estimé à 20 millions d’euros. Mettre tous les dossiers à jour représente un coût moyen par entreprise estimé à 100 000 €. Elle l’explique notamment par le coût des services techniques (UTAC) pour les essais, les frais de transports des prototypes et les coûts internes de constitution du dossier. Face à l’urgence de la situation, Axema, la Fnar (artisans ruraux) et le Sedima demandent un délai supplémentaire d’un an. Leur principal argument est l’arrivée très tardive des nouveaux dossiers administratifs à remplir pour cette ré homologation. Les constructeurs ont moins d’un an pour effectuer les modifications sur les machines. Selon Axema, dans certains cas les modifications à apporter peuvent augmenter le prix de revient pour le constructeur de 6 %, un surcoût qui sera répercuté sur l’agriculteur.
Des craintes apparaissent aussi pour de nombreuses PME du machinisme qui ne soient pas en mesure de rehomologuer leur gamme. Dans ce cas, faudra-t-il s’attendre à une diminution du nombre de marques et une réduction du panel de machines proposé par chacun ? Si une diminution de concurrence se faisait sentir les prix pourraient être impactés à la hausse. L’agriculteur paiera alors deux fois.