Promotion
Les Bordeaux moelleux intègrent Sweet Bordeaux

C’est le jeu des chaises musicales. Les uns rentrent, les autres sortent. Les Bordeaux moelleux rejoignent Sweet Bordeaux tandis que les sauternes Barsac et Graves supérieures quittent la marque crée en 2009 pour conquérir de nouveaux consommateurs.
Elles étaient dix appellations à être réunies autour de Sweet Bordeaux, une marque de promotion collective, initiée par l’Union des grands vins liquoreux de Bordeaux. Dix ans plus tard, le paysage a bougé : les Sauternes, Barsac et Graves supérieures reprennent leur promotion en main. Leur départ est opérationnel depuis ce 29 janvier. La veille, le bureau du CIVB, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux avait validé l’arrivée d’un nouvel entrant : les Bordeaux moelleux. Auparavant, le 14 janvier dernier, la Fédération des Grands Vins de Bordeaux avait donné son blanc-seing.
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Les Bordeaux moelleux ? Une AOC qui représente 57 000 hl, implantée surtout au sud de la Gironde, et qui jusqu’alors n’avait pas de communication spécifique. Avec ce nouvel entrant, les projets vont bon train : nouveau repositionnement en terme de storytelling, nouvelle structure associative, baptisée union des vins doux de Bordeaux qui englobe désormais les huit AOC et qui va gérer Sweet Bordeaux. En mai prochain, la mise en avant des moelleux sera organisé dans des restaurants branchés de Bordeaux et du littoral. A l’international Sweet Bordeaux sera présent à Hong Kong en octobre prochain. En novembre, des masters class pour des importateurs autour des vins liquoreux seront organisées en Chine à Pékin, ainsi qu’au Japon, à Tokyo et Kyoto. Il s’agit de profiter des avancées à l’export (+2% en Chine, Etats Unis, Pays bas, Allemagne et Royaume Unis). En France, la situation est plus compliquée : ces vins sont écoulés à 50% en GMS, grandes et moyennes surfaces. A fin avril 2018, les sorties étaient en baisse de 1% en GMS.
En attendant, ce jeu de chaises musicales n’est pas fait pour déstabiliser Emma Baudry, responsable de l’Union des vins doux de Bordeaux : « Les Bordeaux moelleux constituent un vrai poids lourd. Quant au départ des sauternes Barsac Graves supérieures, c’est une perte oui et non. Ils représentaient 60% des volumes. Mais prenons le cas des Sauternes. Cette AOC est très connue. Elle a une image haut de gamme. Or les consommateurs aujourd’hui sont prêts à payer une bouteille de liquoreux 8 € et pas plus. Du coup en terme de visibilité, on gagne en cohérence à ne plus avoir les sauternes dans Sweet Bordeaux » argumente telle.
Emma Baudry a un autre chantier en tête : comprendre quels sont les nouveaux usages pour développer la consommation de ces vins doux. Une étude que pourrait piloter l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin. Reste à trouver les financements.