Changement de pratiques
La viticulture bio survivra t-elle à la baisse des doses de cuivre ?

La décision prise par l'Union européenne fin novembre d'abaisser les doses de cuivre autorisées fait craindre d'importantes difficultés techniques pour les vignerons bio. Les surfaces et la production risquent d'en pâtir à court terme.
Cela faisait un bon moment que les viticulteurs la redoutait et l'attendait. Elle a fini par arriver, le 27 novembre de cette année 2018, avec la décision, par la Commission européenne d'abaisser le seuil de 6kg à 4kg/ha/an de cuivre. Petite consolation néanmoins pour les producteurs bio, l'augmentation de la durée de lissage, qui passe de 5 à 7 années, demandée entre-autres par la France.
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Ce changement est intervenu dans le cadre de la procédure de réexamen de la matière active, qui devait avoir lieu initialement avant le... 31 janvier 2018, date d'expiration du cuivre, puis reporté d'un an, en janvier 2019. L'Europe s'est notamment appuyée sur le rapport de l'EFSA de février 2017, mais qui ne préconisait pas de lissage.
On peut désormais légitimement s'interroger, pour l'année à venir mais aussi les prochaines, quant à la faisabilité technique pour les viticulteurs bio... Surtout si le mildiou s'avère aussi virulent qu'en 2018. De fortes craintes ont été à plusieurs reprises exprimées à ce sujet par les instances professionnelles nationales et divers syndicats, sans résultat. De nombreux vignerons risquent d'abandonner. Il s'agira donc de suivre de près, dès 2019, l'évolution des surfaces bio et le nombre de nouvelles (dé)conversions.
A savoir néanmoins que l’État français prépare un « plan national sur le cuivre », conformément aux propositions de la FNAB, qui devrait être annoncé début 2019. Les responsables professionnels espèrent que les résultats de ce groupe de travail permettent d'ouvrir de nouvelles voies et d'éviter les impasses, voire contournements, qui s'annoncent.