Nous produisons une boisson atypique, pour recruter ceux qui ne boivent pas d’alcool. Plus qu’une innovation d’usage ou de consommation, nous proposons une nouvelle vision de marché » expose Fathi Benni, le PDG du Petit Béret. Qui ajoute qu’« en cinq ans d’existence, nous avons pu démontrer qu’il était possible d’aborder le raisin de manière innovante, de s’adresser à de nouveaux consommateurs et d’ouvrir de nouvelles perspectives de valorisation aux vignerons français. Tous les vins désalcoolisés produits en France viennent d’Espagne, alors que nous offrons aux vignerons languedociens 100 à 140 euros par hectolitre de moût ».
Implantée dans la pépinière d’entreprises Innovosud à Béziers, la start-up affiche une confiance qui ne manque ni d’ambition, ni de fonds pour se concrétiser. Le Petit Béret vient de réussir sa première levée de fonds de 600 000 euros auprès de trois entreprises : l’investisseur lyonnais Angel for Food, le premier groupe coopératif français InVivo et le pôle de compétitivité du Sud-Est Terralia. Ces trois actionnaires affichent leur confiance dans l’objectif du Petit Béret d’atteindre une production d'un million de cols en 2021. Un développement qui ne manque pas d’ambition alors que sa commercialisation 2017 avoisine les 150 000 cols, pour un chiffre d’affaires de 450 000 euros.


Se distinguant des vins, les produits du Petit Béret visent le segment des boissons sans alcool (les « soft-drinks »), tout en revendiquant un lien étroit avec la filière viticole. Français, le sourcing de la gamme sera d’ailleurs issu à 100 % des coopératives adhérentes d’InVivo Wine. Figure tutélaire du Petit Béret, le sommelier-consultant Dominique Laporte relie également la start-up à la filière viticole par l’aromatique de ces jus de raisin non-fermentés. Produit sans alcool, ni sulfites*, ces bouteilles revendiquent les labels vegan et hallal, et surtout un goût proche du vin. « L’idée est d’accompagner un moment convivial avec un produit qui n’est pas du vin, mais offre un profil organoleptique intéressant » résume Fathi Benni, qui vise aussi bien consommateurs prenant garde à leur santé que les communautés mulsulmanes.
Réalisant actuellement les deux tiers de ses ventes dans la grande distribution et la restauration françaises, la start-up souhaite se développer à l’international. Qui représente actuellement 30 % de la commercialisation (Afrique du Nord, Canada…). En 2018, les États-Unis et le Moyen-Orient seront particulièrement ciblés, en mettant à profit le réseau commercial d’InVivo Wine.
Au-delà de nouveaux marchés, le Petit Béret développe également des projets viticoles, notamment pour lancer une gamme bio et développer de nouveaux profils de produits, issus d’autres régions que le Languedoc. Pour se faire une idée de ses boissons à l’ADN vinique, rendez-vous au salon Vinisud.
* : Développée avec l'INRA et le CTCPA, cette méthode de production inédite n'utilise pas de traitements chimiques. Il s'agirait d'une succession de procédés physiques (filtration, traitements thermiques, maîtrise de l’oxydation, gestion du pH par assemblage…).