Campagne vrac 16/17
En Bourgogne, la production veut refaire ses stocks de vrac

La campagne 16/17 a été marquée par une commercialisation rapide des vins. Puis le gel a tendu le marché avec des bonds sur les prix, notamment à Chablis.
La campagne 2016/2017 des ventes en vrac en Côte d’Or a été « rapide », se souvient Jérôme Prince, courtier à Beaune. « Tout était vendu en février-mars ». En 2016, gel avait impacté ce vignoble et bien plus fortement encore celui de Chablis. Toute la difficulté pour les courtiers était donc de gérer les contrats annulés et de fournir (un peu) les négoces fidèles.
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Les négociants voulaient évidemment limiter les hausses, car les cours des AOC bourguignonnes avaient déjà doublé depuis 2009. A Chablis, ils n’ont rien pu faire. Malgré la libération des VCI, le chablis s’est échangé à 832 €/hl (prix moyen de campagne), soit un bond de 62 % par rapport à 2015/20156, à proportion égale des volumes perdus. Et le petit chablis est passé de 453 à 702 €/hl ! En Côte d’Or, le prix des communales a grimpé, mais dans une moindre proportion. Quant au bourgogne rouge et au bourgogne blanc, ils sont restés à des prix pratiquement stables.
De son côté, le Mâconnais pouvait compter sur un millésime 2016 abondant. En début de campagne certains ont redouté des baisses de prix. Il n’en fut rien. Les cours sont restés stable, ce qu’apprécie Jérôme Chevalier, président de l’Union des producteurs de vins Mâcon. Le mâcon villages s’est négocié dans fourchette de prix compris entre 750-800 € la pièce de 228 litres (330 à 350 €/hl), les prix et les ventes se tassant en fin de campagne.
« Tout dépend maintenant de la récolte à venir », indiquent les professionnels. Le millésime 2017 s’annonce bon. Reste que les stocks sont « faibles » partout. « Il se fait moins de vrac car les vignerons font veulent reconstituer leurs stocks. La belle récolte 2017 ne suffira pas. Il faudra 2à 3 années pour retrouver des stocks normaux et un équilibre offre-demande sur les marchés », conclut Jérôme Prince.
Côté commerce, le directeur de l’Union des Maisons des vins de Bourgogne reconnaît que « les voyants sont au vert » pour la Bourgogne mais reste « vigilant » en raison de la hausse de l’euro par rapport au dollar et au Brexit. La bonne réputation du millésime 2015 a dynamisé les échanges.