Brexit
Le monde du vin sans la Grande-Bretagne

UK trade policy observatory vient de publier une étude économique des conséquences du Brexit sur le marché mondial du vin. Si la Grande-Bretagne applique des tarifs douaniers, c'est à un vrai bouleversement des équilibres du marché qu'il faut s'attendre.
Parue en May, l’étude « Will Brexit harm UK and global wine markets ? » (Le Brexit va-t-il faire du mal à la Grande-Bretagne et aux marchés globaux du vin ?), du UK trade policy observatory répond par l’affirmative si la Grande-Bretagne applique les mêmes tarifs douaniers que l’Union européenne. Dans le scénario le plus dur, les prix locaux pourraient augmenter de 22 % à l’horizon 2025 et les volumes baisser de 28 %. Cette évolution serait provoquée principalement par la baisse du revenu global du pays (jouant pour 16 % dans l’évolution) et la dévaluation de la livre (jouant pour 20 % dans l’évolution). La hausse des tarifs douaniers jouerait un rôle secondaire : ils expliqueraient seulement 5 % de l’évolution. Les volumes vins super-premiums et les vins effervescents seraient les plus touchés.
A LIRE AUSSI
Par rapport aux projections réalisées sans Brexit, les importations britanniques perdraient 432 millions de litres et les importations mondiales 240 millions de litres. Il y aurait un déport des importations vers d’autres pays : les importations tous marchés confondus hors Grande-Bretagne pourraient croître de 192 millions de litres. En clair : la concurrence va s’exacerber ailleurs. Sur le marché de l’Union européenne à 27, notamment, où les vins Chiliens et Sud-Africains (qui bénéficient également d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne), pourraient vouloir chercher un relais de croissance... Les importations européennes pourraient ainsi augmenter de 133 millions de litres par rapport à un scénario sans Brexit, mais baisser en valeur de 217 millions de dollars.
Mais ce détournement des échanges sera limité. L’étude prédit que les Européens, les Chiliens et les Sud-Africains pourraient voir leurs exportations baisser de façon significative. D’environ 151 millions de litres et de 1,2 milliard de dollars, par rapport aux projections sans Brexit. Les États-Unis, l’Australie, l’Argentine et la Nouvelle-Zélande pourraient, dans une moindre mesure, connaître une compression de leurs exportations.