Vin et antiquités
Les dix stades de l’ivresse par le poète Ebule

L’Homme et les boissons alcoolisées ayant évolué de concert au fil des millénaires, les principes de consommation avec modération y trouvent leurs racines.
Le sang des tenants de l’hygiénisme ne doit faire qu’un tour quand ils aperçoivent chez un marchand de journaux la couverture du dernier numéro, français, du National Geographic, avec un vin de vin barré par : « comment l’alcool a fait l’homme. Il a favorisé le langage, les arts et la religion ». Plus nuancée que ce titre ne le laisse présager, la revue développe les théories d’historiens reliant directement la production de boissons alcoolisées à la sédentarisation de l’humanité et la création des premières civilisations.
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Mais cette enquête n’oublie pas de souligner le risque médical que constituent les excès éthyliques. Et de préciser que les appels à la consommation équilibrée d’alcool remontent à des temps immémoriaux. En témoigne le poète grec Ebule, dont les vers du quatrième siècle avant notre ère ont été exhumés par le National Geographic : « mélangeant de l’eau et du vin dans un cratère (vase décoré), les hôtes servaient à leurs invités masculins une première coupe pour la santé, une autre pour le plaisir, une troisième pour le sommeil. La quatrième coupe n’est plus à nous, elle est à la violence. La cinquième au vacarme. La sixième aux jeux d’alcooliques. La septième aux yeux pochés. La huitième annonce l’arrivée de la police. La neuvième, une affection hépatique. Et la dixième, un accès de folie et la destruction du mobilier. »
Partant de l’idée que l’alcool est une barrière sanitaire contre les micro-organismes, le National Geographic rapporte que les chasseurs-cueilleurs préhistoriques devaient logiquement être plus orientés vers des fruits mûrs jusqu’à un début de fermentation. Mais c’est la mutation du gène ADH4, améliorant la digestion enzymatique de l’éthanol, qui a réellement permis le développement de la consommation humaine de boissons alcoolisées.