Phytosanitaires
Cognac propose un plan de restructuration des vignes en zones sensibles

En cours de négociation au niveau national, la proposition charentaise pourrait s'appliquer dès le début 2016. Elle vise à relocaliser les vignes se trouvant à proximité des zones sensibles.
A l'occasion du nouveau Plan Collectif de Restructuration, le vignoble charentais propose la création d'un critère de relocalisation des vignes se trouvant à proximité des zones sensibles, telles que définies par la Loi d'Avenir Agricole (centres de loisirs, crèches, écoles, garderies, hôpitaux, maisons de retraite, terrains de sport...). Pour éviter tout risque d'exposition des populations sensibles lors des traitements phytosanitaires, l'Union Générale des Viticulteurs de Cognac (UGVC) suggère donc de déplacer tout simplement les vignes voisines. Cette délocalisation volontaire ne se veut pas une dérobade coupable, mais une esquive responsable, selon ses promoteurs.
« L'idée n'est pas de savoir qui était là le premier, de la vigne ou de l'école, mais de constater que la présence d'une école impose des adaptations » explique Alexandre Imbert, le directeur de l'UGVC. « Nous ne disons pas qu'il faut arracher toutes les vignes à proximité des écoles » prévient d'avance Stéphane Roy, le président de l'UGVC. « Mais cette action doit être complémentaire d'un rappel aux communes : quand vous parlez d'un Plan Local d'Urbanisme, n'oubliez pas dans vos concertations de prendre en compte les vignes, qui représentent une activité économique majeure »
Le projet est actuellement en cours de discussion au sein du conseil spécialisé de FranceAgriMer. « L'accueil est plutôt positif, sous réserve des modalités de mise en œuvre » rapporte Alexandre Imbert. La concrétisation du projet passe par la cartographie des zones sensibles (actuellement menée par le Bureau National Interprofessionnel de Cognac) et la définition de critères de relocalisation (attendue pour novembre). Si le critère est validé nationalement, il pourrait être effectif dès le début 2016.
Cette initiative originale répond à la mise sous pression croissante du vignoble face aux phytos. Rejetant la « communication défensive/de crise », l'UGVC annonce sa volonté d'être le moteur d'une « communication positive » sur le sujet du développement durable.
[Photo : Stéphane Roy et Alexandre Imbert ce 15 septembre lors de la réunion de pré-vendange de l'UGVC (à Château Bernard)]